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22h reçu nouvelle proposition, la 09.: ce que l’on refuse de voir mais que l’on voit quand même Nommer le réel tel qu’on le voit même si ca ne nous convient pas surtout si, ne pas s’attarder. Comme d’habitude partir au quart de tour. A un moment se retourner pour regarder en face la fin du monde. Pour quelle raison, pas d’importance, juste être là observer et noter. Quelqu’un à parler de signes. Le prix du pain est un signe. Plus 20 cents. La queue au loto. Et toujours ces millions de perdants. Plus le temps de discuter avec le jeune derrière ses parois de plexiglas. Bonjour bonsoir. Le tabac à rouler fleur de pays au lieu des winfield. Les winfield c’était déjà pour remplacer les Luckies. Cyril Hanouna encore un indice fameux, un exercice de rester devant le poste plus de deux minutes, mais faut voir. Dernier épisode de plus belle la vie. On imagine mal un remplacement. Réfléchis deux minutes. Organise sois malin. Ce genre d’exercice tu peux le décliner dans tellement de domaines. Prend un seul domaine ne mélange pas tout. Décline. Le fil d’actualité des réseaux par exemple ce que tu n’as vraiment pas du tout envie de voir mais tu regardes quand même. Que tu te forces à regarder. Les efforts de machin pour publier une fois par heure sur Twitter. L’arrogance de cet éditeur qui lit des manuscrits écrits par des coprophages, en fait un bon mot. Ce qui le rabaisse au meme niveau, de l’amer. Ce like que tu ne mettrais pas si tu ne voulais continuer à voir le contenu exaspérant de ce type. Cette impression nette de perdre ton temps est-ce que tu la sens est-ce que tu la vois. L’obligation que tu te donnes est-ce que tu te rends bien compte. Parle des murs. Il n’y a que ça des murs et des déserts. Comment le mot t’aide pour les traverser et continuer. Un mur de factures, un mur de dettes, un mur de silence, un mur lépreux dont tu évites de parler car cela te rendrait lépreux. Tu traverses une lèproserie quotidienne. Le mur des lamentations à peine dissimulées. Le mur de la fierté perdue, le mur de la dignité piétinée, le mur de la pauvreté sur lequel tu creuses avec une petite cuillère. Le mur du temps qui passe et que tu ne rattraperas jamais. Le mur des rêves qui fondent comme l’argent au soleil. Parle de tes lacunes aussi. Tu vois très bien désormais ce que tu ne sais pas et tu ne te hâtes plus pour le savoir. Tu parles de plus en plus mal anglais allemand russe farci parce que tu as laissé tomber l’envie de t’améliorer dans ces langues. Parle des envies que l’on abandonne parle de la proie et de l’ombre. Parle de ton ignorance en matière d’ordre, en matière d’administratif, de ton ignorance avec les gens en général. Parle de ton silence quand tu t’opposes au flux des mots mais que tu laisses tout de meme te dominer.Pas encore assez concret. Encore trop de concepts, trop de mots. Accepte d’aller au plus simple. Une énumération et rien d’autre. Par contre, attarde-toi juste à cela. // 18 novembre 8h06. —La cendre accumulée dans le cendrier les mégots dans le Cinzano la toux du matin chagrin le poste de radio allumé qui diffuse sur un ton badin les premières horreurs de la journée l’envie de le jeter dehors la réticence à engager une explication puis une dispute l’incompréhension facile de l’autruche l’obstination de l’âne le beau temps anachronique qui augmente d’un degrés le malaise les doigts gourds et fébriles qui tapotent sur le clavier le sac de croquettes de la chatte presque vide le tableau fait hier qui aujourd’hui est à vomir le bordel sur la grande table de l’atelier insupportable mais familier caillou que l’on conserve dans sa chaussure le manteau accroché à l’un des chevalets le pinceau pas nettoyé le pot de blanc presque vide la contrainte d’huissier posée au beau milieu de tout ça—
« Ce like que tu ne mettrais pas si tu ne voulais continuer à voir le contenu exaspérant de ce type. » Pourquoi le faire si c’est exapérant ?
Les murs, soit on reste aux pieds, on les ignore, on ne les voit même pas. Soit on les traverse, les jours de grand courage.
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L’exaspération s’examine aussi, autant que l’agacement, le grand courage.
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