
Ce qu’offre la blessure c’est la mort et c’est la vie, l’épreuve d’éprouver que l’on surmonte bon an mal an. Sauf quand on s’y attache. Le goût salé du sang qu’on lèche, si enivrant. Ce qu’ôte la blessure est l’illusion d’une illusion, le bien-être change de main, une partie rapide de bonneteau. Le bonheur d’avant, un vieux goût trop sucré, un goût de pêche Melba. On s’en écœure de nostalgie. Mais la blessure te réveille. Tu découvres de nouveaux goûts, pas seulement celui des citrons acides. Ce que produit toute blessure c’est un bonjour ou un ciao qui nous revient comme un écho, il aura fait un long voyage, un court chemin. mais dans un cercle. Un cercle, une petite bulle dans laquelle tu te tiens Par les blessures qui cicatrisent, l’écorce de l’arbre , la noirceur du raifort parisien. Que pousse l’un vers le ciel, que l’autre s’enfonce dans la terre. En haut en bas. vous y voyez de l’importance, peut-être même une préférence. moi pas. Quand le mal est fait on le connaît mieux, pas pour autant qu’on peut se dire— j’en ai vu d’autres— non. Tout de même pas. C’est l’inédit de chaque blessure qui nous enseigne l’inédit.