


Pendant que je dispense des conseils à mes élèves ce matin, j’éprouve une sensation étrange d’apaisement. J’utilise le mot apaisement car ce que j’éprouve est différent de la fatigue ordinaire du samedi matin. ou de l’habituelle lassitude de devoir encore travailler le samedi matin à bientôt 63 ans comme je le rumine de façon hebdomadaire. Non pas ce matin. C’est beaucoup plus emmitouflant, même impression que lorsqu’on se glisse sous une couette avec un bon livre. Plus tranquille que de rester bras ballants au milieu de l’atelier la nuit. Tranquille donc, un peu comme j’imagine que l’on puisse éprouver cette sensation au moment de mourir. Lorsque vient le moment d’effectuer un bilan bref sur une vie entière en se disant —j’ai fait ce que j’ai pu—et si je n’ai pas fait ceci ou cela c’est simplement parce que je ne disposais pas de suffisamment d’envie de le faire. Sans regret ni remord,