Carnet 11

Lien vers le carnet entier compilation au jour le jour


5h30. Proposition d'exercice Lire et écrire. Le tout premier contact, le premier échange entre ces deux mots, les vases communicants.

Noël 1965, cette année-là mon tout premier vrai livre, sans illustration. « Un bon petit diable » de la princesse née Rostopchine dite Comtesse de Ségur. C’est ma mère qui me l’avait offert. Et bien sur une identification immédiate. Je crois que je me suis mis à écrire aussitôt. Pas besoin de crayon, de papier à cette époque. je n’avais qu’à respirer et tout ce que je voyais se transformait en imagination. Je me souviens de la folle qui, la nuit, ouvrait sa fenêtre à la façade d’en face de la chambre où je dormais dans le même lit que mon grand-père. Je me levais et me tenais derrière le rideau pour l’observer sans qu’elle ne me voit. Elle se confondait avec le personnage d’une madame Mac’Miche monstrueuse. A partir de ce premier livre la lecture me devint essentielle pour nourrir l’imagination débordante, souvent désastreuse dont j’étais la victime malencontreuse. Ce fut là toute ma diablerie.

7:26. parler d’écriture au cours de la vie scolaire serait probablement une erreur. La notion de devoir à faire, souvent rébarbative. Les rédactions sur un coin de table au dernier moment. Peut-être en ai-je retiré une notion d’urgence dont je ne me suis plus jamais départi par la suite. Ce qui n’est pas pour l’écriture une bonne chose à mon avis. L’urgence de publier encore moins. Mais s’astreint-on toujours à effectuer de bonnes choses, de bons choix. Il faut bien étudier les mauvais pour faire la part des choses. Un souvenir remonte pourtant de l’enfance encore. La lecture des bandes dessinées et l’envie d’en réaliser moi-même. Je faisais tout de A à Z; Le scénario, la mise en page, le story board, beaucoup de croquis d’esquisses que je copiais dans les livres de Corto Maltese notamment pour moi l’un des plus grands en économie de traits, en raccourcis, en efficacité. Jusqu’à la fin de la 6ème je voulais être auteur de BD. Et puis l’entrée en pension, la lutte quotidienne pour ne pas se laisser piétiner, la barre fixe. Et les seuls textes que j’ai vraiment écrits durant ces trois années carcérales sont les lettres à N. En revanche je lui écrivais tous les jours.

En 6ème justement, au collège de l’Isle-Adam. J’écrivais des poèmes bien sur. Surtout parce que j’adorais Jacques Prévert, Guillaume Apollinaire, José Maria De Heredia. J’écrivais des poèmes parce que je voulais rester seul plus longtemps avec des mots comme Cipango et Zanzibar. Tout fut balayé avec l’arrivée en pension. Plus qu’un seul mot d’ordre alors: se faire la malle, sortir des limites. Se tailler. De ces trois mots explorés de fond en comble se tailler reste encore d’actualité. Se tailler comme un crayon.

18:01. Deux petits formats 30x30cm techniques mixtes. Pas encore certain qu’ils soient terminés. Comme d’ailleurs tout ce que je fais. En ce moment je lis quatre livres en même temps selon l’état d’esprit du moment un paragraphe par-ci un autre par-là. Une autre façon d’organiser un réseau social personnel. Tout à l’heure suis parti rechercher mon épouse au vide-greniers de Saint-Clair du Rhône. Une bonne demie-heure en prenant mon temps. Une émission sur un bouquin de Guy Debord, Poésie etc. J’apprends ainsi son goût pour Li Po que je partage depuis des années. Dans le fond les gens avec qui je me sens le plus d’affinités sont très souvent des autodidactes ayant crée leur propre système de pensée. Pensée pour Dubuffet, pour de nombreux artistes d’art brut ou singulier. Puis au retour j’apprends que mon épouse a passé son dimanche entier pour 30 euros. Tout ça pour ça je dis, soupe à la grimace assurée pour la soirée, je regrette aussitôt ma réflexion mais, trop tard. Tu as rapporté combien toi aujourd’hui dis moi… et c’est comme ça qu’on se gâche un dimanche soir évidemment, ce devait être une trop belle journée certainement’

2 réflexions sur “Carnet 11

  1. Merci Barbara. Je remarque que tu as plus de courage que je n’en ai pour le dire à l’égard de tes textes. Souvent l’à quoi bon me freine, je m’y empêtre tout seul. Mais je veux te le dire là maintenant j’aime énormément tes textes. je t’embrasse

    J’aime

Votre commentaire

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.