
4h13. Proposition: une accumulation de vêtements aperçus dans une journée.
En profiter pour réviser les synonymes. Par exemple: ce qui vient avec le manteau, laisser venir
mantelet, manteline, balandran, balendras, balandrana au delà des Pyrénées , palandrana au delà des alpes, chape à pluie caban faire des pieds et mains pour garder ce cher caban d’antan) cape ( de cape et d’épée, Thierry La Fronde, Zorro) casaque ( le coté russe mais non c’est turc à ne pas confondre avec cosaque) clamyde ( agrafée sur l’épaule) cache-poussière, chasuble, habit, himation ( souvenir lointain ) , mante ( pas forcément que religieuse) , pèlerine, plaid, gabardine, houppelande, imperméable, pallium (antique puis chrétien et bouddhiste) pardessus ( râpé de préférence) pelisse, plumage( et ramage) une prétexte, (toga praetexta– robe de magistrat anicienne Rome) houppelande ( dans les contes et légendes) cache-misère (entendu dans l’enfance quand la misère était commune pas encore gênante, avant le mot paupérisation) limousine ( à ne pas confondre avec celle du film, rose qui d’ailleurs est une cadillac ) fourrure, paletot ( s’attraper par le ) redingote ( Balzac et Gogol en traduction) voile,( celui d’Isis, assez peu vue aujourd’hui, hier ni les autres jours d’ailleurs) une vêtement d’approche-feu ( un scaphandre pour aller au feu) une robe avec un col cheminée ( pas forcément portée par les grandes) pas exhaustive comme liste et surtout pas vraiment l’exercice.
Chaussures?
groles, souliers, écrase-merde, godasses, péniches, pantoufles, brodequins ( pour les aïeux) sabots, savates, dans Balzac les caoutchoucs, chez les scouts les pataugas, les ballerines à l’opéra, les escarpins avec les bas qui filent, les sandales en plastique jaune transparent pour marcher sur les cailloux sur le bord de mer, les tatanes, les galoches à ne pas confondre avec les pelles, l’espadrille signe de beaux jours, comme l’hirondelle, le patin pour parquet à ne toujours pas confondre avec galoche, les mules ( bon sang que de souvenirs avec les mules, presque autant qu’avec les ânes, mais non c’est pas les mêmes, les mules à pompon de préférence) le mocassin du dernier des mohicans, les croquenots du croquenote, les babouches d’Aladin, les godillots du Père François ( d’Assise sans doute) les après-ski ( pas besoin de faire du ski avant d’ailleurs) les pompes, le fameux coup de -au derrière.
Pantalon ?
le bénard, le froc, le futal, les chausses et haut de, le fendant, le fendart, le fourreau, le saroual, le grimpant ( souvent mince des g’noux et larges des pattes) le culbutant, les vieux ou vieilles grègues, la culotte, être culotté comme une vieille pipe. bouffon et turlupin. ( s’intéresser à l’histoire des Turlupins Jeanne Daubenton et Marguerite Porettta furent brûlées vives à Paris en 1313, parce qu’elles prônaient d’aller cul nu, crac ! le pape Grégoire XI fut bien culotté lui qui leur jeta l’anathème.) Sans oublier les sans-culottes et les bonnets Phrygiens, on aurait l’air fin.
(note : l’illustration de cet article provient du site curieuseshistoires.net) A lire cette histoire des Turlupins
Les vêtements de travail, la blouse de peintre, le costume du dimanche, se mettre sur son 31, la robe de mariage, habiller un mort.
Et puis cette publicité dans un illustré, les fameuses lunettes pour voir au travers des vêtements, souvent tenté d’envoyer le bon de commande attaché, jamais fait. L’attention porté au vêtement, être bien mis. Se pomponner. Etre propre comme un sou neuf. Avoir de la prestance. Des vêtements austères, être habillé comme l’as de pique. Une tenue de hippie.
Souvenir de ce pantalon le tout premier, un pantalon en skaï, lorsqu’il fut usé jusqu’à la corde, le revêtement de faux cuir s’écaillait et ce fut un vrai chagrin de le jeter à la poubelle.
Je n’aime pas les pullovers à col roulé ni les tricots, et surtout pas les cols en V.
Pendant des années j’ai porté des pullovers de camionneurs par dessus des teeshirts, se sentir protégé par un vêtement, pas trop voyant, voir terne.
Ce caban quand j’y repense une sacrée protection. De 14 a 16 ans. A la fin les manches devenaient vraiment trop courtes et on voyait presque la moitié de mes avant-bras
hier durant le cours, elles ont accroché leurs manteaux, leurs écharpes, leurs sacs à main, aux dossiers des chaises. On s’attend qu’une vieille dame porte des vêtements de vieille dame, étonnement quand on la voit soudain arriver avec un jean moulant. Comme quoi on ne sait jamais ce qui peut arriver dans une journée.
Je ne suis pas coquet. Et ne l’étant pas je ne m’intéresse pas beaucoup à la coquetterie des autres. Ce qui m’aura été reproché de nombreuses fois au cours de ma vie. Le « tu n’as même pas vu ceci ou cela » J’ai beau essayer de me dire– fais un peu attention–, le naturel revient au galop. C’est dire à quel point je me fous des apparences. Il n’y a que l’os la structure ce qui fait tenir les choses debout qui avive mon attention. Par contre si je vois une femme habillée comme un sac je me surprends à dire tiens elle est habillée comme un sac. Mon grand-père paternel était comme ça. Il portait la même cotte de travail des jours et des jours-était-ce la même ou bien en possédait-il plusieurs exactement la même? Je crois qu’il était tout simplement à l’aise ainsi. Il pouvait aussi bien bricoler dans sa grange, que se rendre au bistrot, toujours habillé pareil. Je suis copie conforme sur ce point. Aucune coquetterie de ce coté là. Mais il y a aussi d’autres cotés, ceux que je ne veux jamais voir.
Une plainte de femme: tu n’as même pas vu ma nouvelle nuisette. Et bien non, j’ai bossé toute la journée désolé, pas vue. Et l’agacement de ne pas avoir vu. Comment on peut ainsi perdre les gens de vue si facilement, même les plus proches, surtout les plus proches. Idem pour le coiffeur. Tu n’as même pas vu ceci ou cela. Toujours pas. Ce qui peut interroger quant à ce que l’on voit de l’autre vraiment, comment on y est attentif. Et ce que la sécurité d’une présence peut provoquer comme abandon. La sécurité en général. Mais se forcer ensuite à cette attention de tous les instants, pas mon truc non plus. Cela voudrait dire que l’on a peur de perdre quelque chose, quelqu’un en raison de ce défaut ou cet excès d’attention. Les preuves toujours elles , comme dans un procès, un tribunal. Une inaptitude chronique à embellir le quotidien. « Fais moi rêver », pas mon truc. Surtout si c’est rêver pour s’enfuir pour ne pas être là. Il y a des gens qui peuvent vivre ainsi dans une telle illusion. Ils parviennent à créer un lieu commun comme un rêve commun La mort d’un réveille l’autre qui se retrouve totalement démuni.
Le vêtement, l’apparence, le mensonge, l’arnaque. Et aussi comment c’est un papier tue-mouche. Une fascination du vêtement en tant qu’aimant. comme le plumage des mâles est souvent plus coloré que ceux des femelles. tous ces efforts que font les mâles dans le règne animal. Chez les humains longtemps cela aura été le contraire. Mais aujourd’hui plus trop de différence. Habitués à ce que tout le monde soit habillé presque pareil. Les marques affichés plus ou moins discrètement indiquent notre condition bien plus que le produit qu’on porte sur soi. Et sans doute ces marques sont elles affichées gros plus notre condition est basse. Nike écrit en gros sur les godasses ou les teeshirts. Hermès à peine notifié sur un carré de soie. Un outil social le moindre falzar, la moindre petite culotte. Jamais marché là-dedans.
Et l’érotisme pour ce que j’en pense au travers des vêtements, et bien une jolie tarte à la crème. Je suis au regret suis encore là dessus extrêmement terre à terre. Et avec l’âge ça ne s’améliore pas du tout. l’érotisme c’est tous ces mots que l’on met pour ne pas appeler un chat un chat. J’ai adoré lire Paul Léautaud pour ça aussi. Ce même malheur finalement lié à l’enfance. Au fait que plus qu’une apparence nous ayons faim et soif de présence. Et qu’une fois que nous sommes face à cette présence nous n’ayons plus que la hargne ou le désir pour en jouir ou la repousser. Même la nudité est encore un vêtement à ôter pour beaucoup.
Encore raconté ma vie. Tout n’est prétexte qu’à cela. Mais ce que l’on écrit c’est aussi de la parure, de l’oripeau, un cache-misère, le langage dans son ensemble ment, ou présente ce que l’on désire présenter exactement comme on porte un vêtement. Ensuite s’il faut mettre les mains dans le code, s’en faire un jeu, il faut le dire. Les jeux ça va quand on a le temps le loisir. J’ai souvent pensé qu’il fallait être vraiment costaud pour pratiquer un tel code sans ciller. Je crois plus aujourd’hui que la plupart en sont inconscients. Un programme leur a été implanté qu’ils suivent machinalement désormais. Une inconscience généralisée au profit de. Les actionnaires des vieillards étalés, obeses sur les plages de Miami Beach. Ils chient des tombereaux de merde tous les jours qui sont évacués vers la mer, des continents entiers de merde qui rejoignent l’Inde, Le Bengladesh, la Normandie, la Corse etc ils nous chient sur la gueule ces actionnaires luisants voilà dans quel monde on doit vivre . Et si t’es pas content, ils ont des gens à leurs solde, des politiciens, des magistrats qui pondent des lois pour enfermer les gens comme toi, qui renâclent.
Et pour te faire peur ils évoquent l’enfer ils te montrent un tableau de Jérôme Bosch, des gens si nus et blancs entourés de monstres. une belle allégorie. Mais si on réfléchit un tant soit peu, il n’y a qu’à retirer les monstres du tableau et on serait là au Paradis.
Je souscris à la plupart de tes points de vue. Excellent texte (pour moi)
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Il faut lire tout attentivement pour dénicher ce qui sera pépites personnelles, et n’en citer que deux les mules à pompon et aussi une certaine phrase dans le chapitre de l’érotisme. Quelques mots qui prennent sens et aide à comprendre l’humain.
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