Proposition du jour. L’attente du corps.

Le corps se souvient de ces premiers moments. Le corps assit sur l’une des marches. Celles du perron de la maison abandonnée. Une toute petite masure au bord de la départementale. Le corps se plie légèrement vers l’avant. Coudes touchant les genoux, mains soutenant la tête au niveau du menton. Un peu comme savent faire les cyclistes. Favoriser l’aérodynamisme pour tenter de résoudre le problème de la résistance. Les fesses encaissent la charge, tantôt répartie de l’une à l’autre. Dodeliner latéralement des fesses dans l’attente. Comme il fait beau. Etre le dindon estival de l’attente.
La peau se souvient de la fraicheur qui tombe doucement, au crépuscule. Soulagement des pores, hérissement des duvets, relâchement progressif des tensions de l’épiderme la peau respire. Les narines recréent l’espace du monde des odeurs. Une rivalité binoculaire mais ici dans le nez. C’est silencieux, à peine quelques frémissements indiquent l’échange d’informations d’une narine l’autre. L’attente au crépuscule, une sensation physique avant tout. La joue collée à la membrane de la nuit, le nez se souvient des parfums de l’attente.
L’oreille capte le moindre bruit, toujours en alerte. Dans l’attente encore plus. Le pas familier du corps de l’autre, discernable à l’oreille de tous les autres pas des corps des autres. Peut-être une vibration que seul le corps perçoit d’un autre corps. Une relation de l’oreille avec le pied. Car chaque pas qu’effectue le corps de l’autre vers le corps dans l’attente, un séisme. Le muscle du cœur s’emballe, le sang galope dans les artères. L’oreille est la vigie qui ne crie pas terre mais la voilà. Le corps de la femme à venir se manifeste à l’oreille du corps qui l’attend non pas en fanfare, mais comme une musique, presque imperceptible.
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Et ce Hopper, un des rares américains qui me font vibrer. Bon samedi, là.
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Linda aime beaucoup sette, peinture… le reflet exact d’Elle, Même qui regarde par la fenêtre quand, Elle retourne amoureusement retrouver son macho, romain dans son building industriel à BXL.
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merci Linda c’est une peinture de Hooper et ta lecture de celle-ci est bien vue. Parfois il’n’y a plus que le soleil vers qui se tourner 😉 bon lundi
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Merci Patrick ton Amitié fait vraiment, plaisir à Linda. Chouette tu réussis à la faire, Sourire. ❤
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