
« Pensée qui s’obstine, reste à l’arrière-fond. On ressasse, on rumine, on rabâche. On est dans un échec : rien de brillant, rien qui éclate, rien qu’on puisse noter pour définitivement s’en débarrasser. Mais si c’était justement ça qu’on ouvrait. Un nœud. Un tas. Quelque chose qui se malaxe, sans début ni fin (mais 480 signes, en un bloc et un seul, compact : il suffit pour cela de supprimer la ponctuation interne, ni virgule ni point ni parenthèse ni tiret, la phrase et juste la phrase, rien que la phrase et elle tient pile dans nos 480 signes). Prenez votre temps. Ne la forcez pas à venir, cette pensée. Laissez-vous aller au goût du jour. Ou au goût qu’a le monde là quand on le hume ou l’aspire. Chercher derrière les cloisons, dans l’arrière des yeux, dans ce vague bruit de fond entre les oreilles. Chercher dans ce qui empêche de penser clair, comme il y a un arrière à « écrire clair ». Alors elle sera là, lovée, opaque, revêche, silencieuse, cette phrase sans conclusion, cette phrase contradiction, cette pensée aporie. On entre dans l’indémêlable, le carnet sert à ça. Notre meilleur biais pour y atteindre : eh bien, ce double qu’on a convoqué hier ! Vous n’avez pas la solution ? Sûr qu’elle ou il en dispose, ce double d’hier » Proposition d’écriture le grand carnet atelier d’écriture FB.
4h53
Celui qui écrit et celui qui regarde écrire celui qui écrit au moins deux dans le miroir à essayer de voir ce qui se passe mais aucun des deux ne semble y parvenir il manque un tiers c’est probable comment ne pas y avoir pensé plus tôt des années auparavant quand l’illusion d’avoir encore suffisamment de temps était encore vivace et c’est à ce moment que les deux regards se rencontrent dans le reflet que leurs mines s’allongent et que la bouche béer le sablier le sable le temps les derniers grains prêts a s’écouler et ce mot qui surgit le tiers.
plus court
l’un qui écrit l’autre qui regarde par-dessus son épaule on sent que ça tourne en boucle à vide que ce n’est pas ça qu’il manque quoi on se le demande l’un le demande à l’autre en boucle sans jamais obtenir de réponse il manque quoi et soudain vient l’idée du tiers et qu’à partir de ce tiers la solution serait peut-être mais rien n’est sûr trouvée la solution l’unique enfin mais où trouver un tiers pareil semblable et pourquoi serait-il donc pareil ou semblable publie donc ça
encore plus court
moi et mon double tournons en rond excentriques autour d’un axe taré sans trouver de solution valable au temps qui passe on a essayé beaucoup de choses diverses et variées mais ça ne change rien tournons à vide toujours on se demande comme un seul homme comment faire pour arrêter tout ça mais un seul homme n’y peut rien il faudrait un tiers.
encore un essai
comment s’extraire d’un tel merdier et on ignore ce que veut vraiment dire ce mot cette image on parle de ça lui et moi du matin au soir mais nous tournons en rond peut-être dit-il soudain qu’il faudrait en parler à un tiers mais quel tiers et si on publiait juste cette phrase pour s’offrir une petite chance de le trouver