
phrases retenues de mémoire. un genre d’autobiographie par les phrases dont on se souvient.
de 0 à 10 ans: télescopages entre les slogans familiaux, amicaux et scolaires.
Mais Jacques Prévert résume assez bien la période, une des premières récitations apprises à l’école communale de Vallon-en Sully. La grasse matinée.
-Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
mon père :
-un bon tiens vaut mieux que deux tu l’auras.
Mon meilleur ami de l’époque à propos des filles.
-il suffit d’y penser, de le vouloir, tu peux toutes les avoir.
10 à 20 ans.
- phrases de chansons
- phrases apprises en pension
- phrases entendues dans une proximité et retenues comme marquantes.
- phrases parfois bizarres mais que l’on conserve dans un recoin de la mémoire parce que l’on y pressent une prophétie plus ou moins claire ou vague.
- phrases qui servent à tenir
- phrases qui servent à éprouver la présence du cœur dans la poitrine
- phrases qui ne servent à rien mais qui musicalement apportent un peu de paix ou de plaisir.
l’embarras du choix. c’est comme autrefois la page où la toile blanche. Rien ne vient. ce n’est pas que ça manque mais impression que tant de choses se pressent pour arriver en premier au moment où le rideau des soldes s’ouvre.
phrase dite avant la rupture avec P.
- jamais je n’aurai d’enfant avec toi tu ressembles trop à mon père.
- heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage G.Brassens
- l’un croyait en Dieu l’autre ni croyait pas.
- Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie. G.de Nerval.
Nul ne peut dire où je juche :
Je n’ai ni lit ni hamac.
Je ne connais d’autre huche
Si ce n’est mon estomac.
Mais j’ai planté mon bivac
Dans le pays de maraude,
Où sans lois, sans droits, sans trac,
Je suis le bon gueux qui rôde. Jean Richepin.
Tout, mes amis, tout peut nous servir dans les conditions où nous sommes. Je vous en prie, ne l’oubliez pas. l’île Mystérieuse Jules Vernes
Ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier.
Rien de plus charmant, en vérité, que ces promenades d’amour. L’imagination câline et inventive du Midi est là tout entière. C’est une véritable mascarade, fertile en petits bonheurs et à la portée des misérables
Enfin, ils mordaient aux plaisirs des riches ! Leurs appétits, aiguisés par trente ans de désirs contenus, montraient des dents féroces./ Zola les rougon macquart
La sociabilité des citadins m’attirait. L’absurdité qui régnait dans leurs moeurs m’amusait comme une farce enfantine, et dès lors que par nature j’étais bien au-delà de toutes les formes et conventions particulières en vigueur, je me jouais de toutes, les endossais et les ôtais tour à tour comme des habits de carnaval. Hyperion Holderlin
Je cherche fortune,
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
A Montmartre !
Je cherche fortune ;
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
le chat noir de Bruant
Un rat est venu dans ma chambre
Il a rongé la souricière
Il a arrêté la pendule
Et renversé le pot à bière
Je l’ai pris entre mes bras blancs
Il était chaud comme un enfant
Je l’ai bercé bien tendrement
Et je lui chantais doucement
Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby
Ne siffle pas sur les quais endormis
Quand je tiendrai la main de mon chéri / la fille de Londres P. Mac Orlan
Les images qui arrivent dans nos rêves n’exigent pas une connaissance du monde, elles nous invitent à habiter le monde. Il ne s’agit pas d’un savoir, qui est avoir ; il s’agit d’être. Roland Bies.
Le hasard est le plus grand romancier du monde, pour être fécond il n’y a qu’à l’étudier. Balzac.
ce qui manque cherche le dans ce que tu as. Koan zen.
j’accepte la grande aventure d’être moi. Simone de Beauvoir.
mon père : une connerie dans une bouteille il est capable de la casser pour la faire.
exercice intéressant qui mériterait de ne pas se limiter à un simple billet de blog. Il faudrait prendre plus de temps pour y penser. Et puis j’ai toujours 20 ans dans la tête, après la mémoire semble me faire défaut. A moins que la pudeur n’advienne enfin. Que je décide de ne pas tout dire.