
Les jours passent, les dates d’exposition se rapprochent et je reste bras ballants, comme si j’opposais d’une façon farouche, butée une inertie à tout projet auquel j’aurais donné mon accord il y a longtemps dans le temps, et que ce temps justement ne soit plus du tout le même. Qu’il ne soit plus constitué des mêmes intentions, espoirs, intérêts etc. Je retrouve là ma détestation des agendas ; ces perpétuels aller-retour qu’ils obligent à effectuer d’un temps à l’autre, autant passé présent que futur et qui me réduisent à une girouette tournicotant sur un axe, au sommet d’un clocher d’église. L’église serait en l’occurrence cette carrière de peintre. Quelque chose s’est effondré ou continue de s’effondrer lentement mais inexorablement. Sensation parfois peu agréable de ne plus habiter quoique ce soit d’autre que l’écriture, exactement comme autrefois quand j’écrivais mes petits récits au jour le jour dans mes innombrables chambres d’hôtel. Impression que tout me fuit ou que je fuis tout sauf écrire. Il n’y a que cela qui me tient en haleine, qui me procure l’illusion certainement d’être encore vivant. Mon épouse ne comprend pas. Elle ne cesse de me dire que désormais les lieux d’exposition qui font appel à nous sont de plus en plus prestigieux. Et peut-être que c’est justement ce mot- prestigieux- qui m’agace autant qu’il m’effraie. Toujours cette idée que tout prestige d’une part ne peut venir que trop tard, et que de l’autre il faille souvent être complètement mort pour avoir accès vraiment à sa réalité. Or je suis encore vivant merde, plus tout à fait comme avant – mais vivant tout de même. En attendant je marche sur des œufs, impression d’être en suspension au dessus d’un gouffre d’une immense béance qu’auront formé mes illusions perdues. Cette inertie demande un acharnement sans pareil pour être maintenue dans cet univers qui oblige au mouvement, à enchaîner action après action sans réfléchir puisque une décision autrefois fut prise en amont. Cela requiert aussi une illusion d’unité envers soi, une parole gravée dans le marbre qu’on ne peut sans en subir les conséquences extrêmes, modifier ou totalement gommer.
Comme je comprends cet état (d’âme et de corps)
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un de ces jours on devrait boire un verre ( ou plusieurs )
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C’est une très bonne idée !
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j’expose en ce moment à Amberieux en Bugey j’y serai vendredi soir vers 18 h il y aura aussi de la poésie puis un ami viendra en lire, ce sera à la médiathèque
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Un peu loin de chez moi… Une autre fois, donc. Bonne expo !
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