Il ne connaît pas sa force

cette phrase qui remonte de la nuit des temps lorsque je charriais les stères de bois que le camion déposait en vrac dans le jardin, à la Grave. La voisine, Muguette était passée par le petit portail entre nos deux maisons, elle m’avait regardé faire, j’en mettais un coup car le père n’allait pas tarder à rentrer. – ce petit ne connaît pas sa force- avait t’elle lancé à la mère qui venait à sa rencontre. Elles étaient restées un moment pendant que je suais sang et eau à placer les rondins dans la carriole pour emmener tout ça sous l’appentis au fond du terrain. Je me souviens de ma colère encore, pas à cause d’elles non, à cause de cette phrase qui ne cessait alors de tourner dans ma tête. j’en mesurais je crois toutes les conséquences parmis les plus néfastes pour l’avenir. Je songe à cela pour quelle raison, certainement parce que je continue cet atelier d’écriture, que parfois je me contrains à n’être qu’un éternel débutant en toute chose, me heurte régulièrement à cet orgueil qui ne cesse de me souffler toujours cette même phrase -tu ne connais pas ta force- et à qui je réponds systématiquement , si je la connais mais tu ne crois pas que je suis déjà si seul, laisse moi au moins m’illusionner d’entretenir cette compagnie avec moi-même. Mais l’orgueil tapote du doigt le bord de la table, il piaffe d’impatience, il s’en agace et je n’ose pas même imaginer ce qu’il fomente encore pour essayer de me prouver par a + b qu’il a raison. Et bien sûr quand j’assiste à ça je redouble d’ignorance et d’idiotie, comme il se doit.

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