
Note autobiographique d’Alonso Quichano Carnet 24 février 1999
… »Occupation. Occupation d’une durée. La musique. occupation d’un espace-temps grâce au placement de notes et de silences. Musique contemporaine. Apparent chaos. l’oreille pénètre dans un espace inconnu, essaie de refabriquer une cohérence, Tente par les outils habituels : ressemblance, répétition, résonance de tirer quelque chose du n’importe quoi d’origine. Une sensation. musique contemporaine, meurtre contemporain, une relation dans la recherche d’un nouveau cadre esthétique? L’oreille ordinaire est assassinée, déroutée soudain parce ce qu’elle nomme de façon habituelle, automatique, musique, ce qui la pénètre porte le même label mais est inédit, la surprend, elle tente de résister, puis vacille, meurt. L’oreille meurt à elle-même. Silence plus ou moins long. Puis elle s’éveille à nouveau extirpée du néant par une résonance. Résonance qui relie l’ancien au nouveau, le connu et l’inconnu. Elle prend appui sur ce phénomène de résonance pour peu à peu s’ouvrir, éclore dans un espace-temps modifié.Tendre l’oreille aux bruits de la ville. tendre l’oreille dans des espace-temps non habituels. Tendre l’oreille durant un meurtre, associer ainsi tous les sons, les silences perçus dans ce même instant. Le meurtre contemporain comme la musique contemporaine, proposent la possibilité de recomposer l’instant d’une manière inédite, et d’être tout autant inédit soi-même.Deux étapes pour la création. un, on est attentif. On repère une nouvelle organisation des rythmes, leur nature, bref, rapide, répétitif, ou au contraire asynchrones, lents, disruptifs. Prendre note de ces impacts sur le souffle global d’une respiration, étudier avec minutie le placement des silences. Ensuite s’interroger sur la sensation générale obtenue. Recommencer l’opération de nombreuses fois comme un chercheur teste une intuition. Une fois prêt, composer soi-même.