Double voyage 5 -ème partie

  1. 1.Limbes
  2. 2.Luxure
  3. 3.Gourmandise
  4. 4 Avarice
  5. 5. Colère
  6. 6.Hérésie
  7. 7. Violence
  8. 8. Ruse et tromperie
  9. 9. Trahison
Une Fiat 500 Topolino d'un modèle identique à celui utilisé par Nicolas Bouvier et Thierry Vernet dans leur périple automobile de 1953/1954, photographiée en 2009.

1.Limbes

Encore dans les limbes à la suite de l’énoncé vidéo proposé par François Bon pour le 5 -ème exercice sur le double voyage. Limbes, et j’ai renoncé à publier sur le blog collectif la 4. Limbes ce mot qui surgit comme ça tiens. Comme le premier cercle de l’Enfer de Dante. Sans doute parce qu’il y a neuf mots, les neuf étapes tracées laconiquement, sur un dessin, une sorte de carte. Neuf mots le long d’un parcours dessiné en pointillé, pour que Nicolas Bouvier puisse rejoindre les artistes-peintres Thierry Vernet et Floristella Stéphanie lorsqu’il arrive en voiture la fameuse Fiat Topolino, jusqu’à la ville de Galle à Ceylan.


Limbes est aussi relié à Aloysius Bertrand qui ne vit jamais de son vivant la publication de son recueil de poèmes en prose Gaspard de la nuit. Un livre qui faillit atterrir lui aussi dans les limbes. Ce fut l’ami David d’Angers, le statuaire, qu’il avait nommé légataire universel qui reçut le manuscrit après sa mort et parvint à le faire publier en 1842. Sainte-Beuve était de la partie. Ce serait trop long de raconter le parcours de ce livre d’éditeur en éditeur, des bons et des moins bons, et aussi des franchement mauvais. En tous cas il vint enfin au jour. Ce ne fut pas la gloire immédiate. Mais Baudelaire l’avait certainement apprécié assez puisque l’on puisse l’ imaginer l’avoir pris comme modèle pour ses poèmes en prose. Enfin d’après ce que je m’en souviens. Enfin il sera surtout connu grâce à Baudelaire c’est ce que je retiens. Désormais je ne sais pas si on en parle encore. Plus personne ne prononce ce nom ni à la radio ni à la télévision. Voilà comment disparaissent les gens, on n’en parle plus. Enfin ce livre connaît un démarrage difficile comme l’Usage du monde de Bouvier. Est-ce que ça ne fait pas un lien puisqu’il en faut toujours. Mais je vois que je digresse encore, je voulais juste parler de ce mot “limbes” qui m’avait frappé à la lecture de ce livre, ce devait être la toute première fois que je tombai sur celui-ci. Mais je pense qu’il y a bien plus de 35 ans désormais. Du coup j’ai été rechercher le livre dans la bibliothèque que je rouvre juste pour retrouver la phrase.
…] je te coucherai debout contre la muraille, tu entendras à loisir les petits enfants pleurer dans les limbes.

Sinon je suis jusqu’au cou dans un enfer pour de bon grâce à toutes mes lacunes, ma résistance, ma négligence administrative , tout le monde désormais me tombe littéralement dessus , des charognards, tous les organismes suceurs de sang qui vous assèchent littéralement, qui envahissent votre esprit pour qu’il ne tourne plus guère qu’autour de deux ou trois points noirs et d’une horrible fixité… hypnose morbide. Du coup j’ai décidé que j’arrêterai mon activité en mai pour prendre ma retraite en juin. Il faut donc tout régler avant le grand départ. Un enfer à traverser, un voyage aussi. Bon mais je ne suis ni Dante ni Bouvier, je suis plus du coté de Vernet qui disait en rigolant qu’on se souviendrait de lui uniquement parce qu’il était son pote.

Idée tirée de la paresse ou de l’empêchement : Je pourrais bien prendre le nom de chaque cercle de l’enfer pour réaliser cet exercice.

2.Luxure

Le second cercle de l’enfer de la Divine Comédie. Ce mot ne signifie plus grand-chose désormais. On se luxe l’épaule tout au plus en dépassant certaines limites dans un mouvement du bras. Francesca di Rimini est le personnage central de cette seconde partie du récit. Son péché selon Dante et son époque, le XIII ème siècle est d’avoir trompé son mari avec le frère de ce dernier. Mon Dieu comme c’est grave et original. Dante nous les montre donc tous les deux, Francesca et Paolo victimes de violents tourbillons, de vents violents, on comprend qu’il s’agit là d’une infernale punition. d’autres en d’autres époques auraient adoré pouvoir s’envoler ainsi, même si on a un peu de mal à se diriger, à contrôler l’assiette, le cap etc. Le plaisir de voler.
Mais je digresse encore. Le passage d’un cercle à l’autre s’effectue par une prise de conscience de la responsabilité ( faute, péché ) et c’est cette prise de conscience qui provoque la souffrance, la folie. Emportés par les vents violents de la déraison voilà à la fois la raison comme la sanction expliquant la présence de ces deux tourtereaux en ce lieu.

Que s’est-il passé entre Epicure et Dante, que s’est-il passé avec le désir, la satisfaction de celui-ci. Ce n’est pas que les épicuriens soient débridés comme l’imagination populaire le croit toujours, ils sont aussi contre l’exagération, mais le Christianisme abaisse le désir à un désir sexuel comme l’un des sept synonymes de la faute, du péché. Et qui inéluctablement conduit donc à l’enfer si l’on enfreint certaines règles morales. En l’occurrence pour Francesca la notion de propriété. En tant qu’épouse elle ne peut tromper son mari et encore moins avec le frère de celui-ci. Elle a tout faux la pauvresse.

La faute à quoi ? Dante ne la traite pas de dévergondée, il dit qu’elle a lu l’histoire de Lancelot et Guenièvre… C’est à cause de ça qu’elle s’est donnée, offerte, vouée au « péché de luxure » Elle s’est accaparée le désir d’une autre ou d’un autre. Deux mots flottent autour de la luxure c’est la convoitise et la concupiscence. Lire un livre, peut donc au XIII ème siècle être considéré comme dangereux, expliquer bien des fautes, et déjà donner quelques bonnes clefs à ce que nous nommons le désir y compris sa tête réduite de gorgone, le désir sexuel, la luxure. Cela oblige aussi à refaire mentalement un cheminement entre l’animal et l’être humain. Aucun animal ne perdrait du temps à s’embarrasser de telles questions.

Un animal c’est ce que je deviens aussitôt quand la banque m’appelle hier pour me dire qu’ils vont me supprimer mon découvert autorisé, m’ordonnant aussi ne plus utiliser ma carte bancaire. Un animal se heurtant à toute la complexité des relations clients désormais. Cette politesse m’a toujours paru excessive, démesurée, hypocrite, suivant des formulations murement réfléchies dans les plus hautes sphères. Il n’y a plus aucun responsable réel, on n’a plus à faire qu’à des conseillers qui n’ont aucun pouvoir décisionnaire, c’est une machine un ordinateur qui décide que l’on devient un client inquiétant, et qui sanctionne en débitant des lettres, des sanctions, qui réduisent les gens à être comme en apesanteur dans les airs, dans l’attente d’une réponse, dans l’expectative, dans la peur, dans la souffrance. Et c’est sur le dos des plus faibles que le monstre se repait de frais financiers exorbitants, que le conseiller t’appelle la politesse est soudain plus stricte, plus de rond de jambe, on prend sa voix la plus grave; la plus sérieuse, et vas-y que je te gronde comme un enfant. Si c’est pas du désir sexuel refoulé ça je ne comprends rien à la psychanalyse. Animal et aussi animosité. Je préfère tout à coup mille fois Robin des Bois à la Légende du roi Arthur. Animal, ils vont voir.

Puis accablé, fatigué, quelques heures plus tard, je me dis que je m’en fous en fin de compte de ne plus avoir de découvert, j’avance déjà à découvert perpétuellement faut-il y voir encore un signe ? Je peux me passer de découvert je peux vivre sans découvert. Bah oui que je le peux et pas qu’un peu. On se serrera un peu plus la ceinture, et eux les banquiers ils l’auront dans le derrière avec leurs frais bancaires voilà tout : 80 euros ce mois-ci. comme quoi plus t’es pauvre plus t’es pas riche. Et n’est-ce pas au final ce que je veux ? être pauvre. Donc finalité, ne te plains de rien. tu as ce que tu désires, même si ce n’est pas toujours comme espéré ou rêvé ou je ne sais quoi. Résumé: tout va très bien, c’est ce qu’il faut retenir.

3.Gourmandise

pour occuper la bouche quand on a rien à dire on peut y placer un bonbon. Un bonbon fait toujours plaisir à la bouche, à la langue, une vague sucrée projetée par le bonbon dans la bouche envahit toute la bouche, tout le corps tout de suite. ça calme tout de suite d’avoir un bonbon dans la bouche. mais comment trouver des bonbons pour retrouver cette sensation de plaisir et de calme. pour occuper cette bouche qui n’a rien à dire, qui a décidé qu’elle ne dirait plus rien. méchante bouche, bouche en colère, la rancune de la bouche est tenace. Il faut faire attention de ne pas avaler la langue. on entend souvent cette question. tu as avalée ta langue. c’est une question inquiétante. il est peut-être possible qu’on puisse avaler une langue sans même s’en rendre compte. Sauf si on met un bonbon dans la bouche, la langue aime le bonbon, elle reste sagement dans la bouche, elle est éperdue de plaisir. Éperdue c’est à dire qu’elle ne vit plus la langue que part ce plaisir d’être en contact avec le bonbon. S’il n’y a pas de bonbon dans la bouche la langue est triste, elle peut disparaître, on peut l’avaler.

Donc on se rend au carrefour, il y a l’épicerie au carrefour et là il y a un étalage de bonbons. on n’a pas d’argent pour ça. on nous a confié l’argent pour tout autre chose. du beurre par exemple ou des ampoules , ou un kilogramme de pommes de terre. Il y a juste assez d’argent pour ça. rien pour les bonbons. la langue risque d’être avalée, on attend que l’épicière tourne le dos et on prend une poignée de bonbons qu’on fourre dans sa poche. on salive à l’avance et déjà saliver est un peu rassurant.on ne peut pas saliver si on a avalé sa langue.
la nuit on fait des cauchemars, il y a ce chien à trois têtes. on voudrait sortir du cauchemar mais on ne peut pas, le chien se tient devant la porte de la chambre on ne peut pas sortir il montre les dents. il a des yeux terribles le chien a trois têres et des langues de feu sortent de sa gueule.

Dans le jardin il fait gris il a plu, il y a des mares partout. on aime l’eau, on creuse des canaux dans la boue c’est un plaisir aussi. Quand on n’a pas de bonbon, on met les mains dans la boue et ça remplace le bonbon. on invente une ville, on invente des canaux qui traversent la ville on invente des magasins qui vendent des bonbons. ils sont gratuits. on peut en prendre autant qu’on veut. Mais le temps passe vite quand on met les mains dans la boue, on croit qu’une heure seulement est passée et déjà c’est la fin de la matinée. on est appelé pour mettre le couvert, pour manger. et quand on arrive il ou elle dit tu n’as donc rien fait de ta matinée et regarde tes habits tu es plein de boue. Parfois il ou elle dit va dans ta chambre qu’on ne te voit plus. Alors dans ces moments là jon sort un bonbon d’une poche, un bonbon pris chez l’épicière pendant qu’elle avait le dos tourné. Et la langue est heureuse. elle reste dans la bouche elle n’est pas avalée.

4 Avarice

dans le quatrième cercle de l’enfer Dante a réuni les avares et les prodigues qui ne cessent de se disputer tout en roulant des pierres en suivant la périphérie du cercle. Les avares et les prodigues occupent ainsi leur temps dans une double action répétitive. Ce qui peut évoquer certains souvenirs d’emplois qui sans ce surgissement resteraient dans les limbes. Tous les jours faire exactement le même type de travail idiot tout en ne cessant de ruminer, en s’en prenant aux unes, en critiquant les autres. on peut être très prodigue en critiques, comme avare de compliments quand on effectue le travail d’aplanir une route pour la réparer en la re goudronnant. Les engins à conduire dans ce genre d’emploi secouent le corps. à la fin de la journée le corps a été tant secoué qu’il faut se rendre au café et boire un verre ou deux pour commencer à le sentir de nouveau, pour qu’il se recompose doucement. Ensuite on rentre à la maison, on emprunte les transports en commun, on se rend en banlieue, on n’a envie de rien sinon que tout cela s’arrête. on continue quand même parce qu’il faut payer le loyer, la cantine des enfants, remplir le frigo. De temps en temps on voudrait bien sortir de ce cercle on effectue un achat inconsidéré, c’est cela être prodigue c’est effectuer un achat inconsidéré en imaginant que cette sensation de liberté nous prodiguera l’illusion de sortir du cercle. Mais c’est faux évidemment on le sait aussitôt que l’on rentre à la maison, que l’on dépose l’achat inconsidéré sur la table de la cuisine, ça ne loupe jamais. Et le lendemain tout recommence comme la veille, on attrape l’engin pour écraser la terre, ou l’engin qui lâche sous son ventre métallique et brûlant une couche de goudron fumant, le corps est secoué à nouveau, il n’y a pas d’issue. On lève la tête et on voit la route qui continue jusqu’à l’horizon. On se dit qu’il n’y a pas de fin, que c’est comme ça, qu’on ne peut rien y faire, à part de temps en temps effectuer un achat idiot pour se disputer avec sa compagne, parce que ça passe le temps un peu autrement, du moins c’est l’impression.

5. Colère

Mélange de notes.

le cinquième cercle des enfers est attribué à la colère. On y parvient en s’embarquant avec Phlégias, à la fois supplicié et gardien des lieux . Au bout du voyage se trouve la ville de Dité dont on ne sait que très peu de chose d’après Wikipédia. C’est ici que sont réunis les violents, les indifférents au fait d’être nés.
« Leur sort est de croupir immergés dans les eaux boueuses du Styx. Combien sont-ils là-haut, vivant comme des princes qui deviendront un jour des porcs dans le bourbier, laissant pour souvenir un horrible mépris ? »

« Il ne décolérera jamais, celui qui ne sait pas pour quoi il s’est mis en colère ».

La colère a donc de bonnes raisons d’exister même si la morale les dénie en raison de la peur de la violence physique qui lui est associée

  • La colère constitue d’abord un signal de frustration, ou de violation du territoire, par la mise en train d’un mouvement de protestation. Signal d’une perte de liberté (physique, psychique, spirituelle), elle va contribuer à activer chez la personne concernée une capacité à retrouver ses libertés bafouées. La personne en colère fait savoir aux autres qu’ils auront à tenir compte d’elle. En cas de blessure, d’offense, d’insulte, d’injure, d’atteinte à sa dignité la personne en colère va donc exercer une certaine pression, conduisant les autres à prendre conscience de leur méfait, et à entreprendre des réparations.
  • Elle suscite la prise de conscience d’une situation d’alerte. La personne en colère aura un pouvoir mobilisateur que n’affiche pas l’observateur neutre. Elle est plus présente, plus perceptible à l’autre, et suscite une meilleure écoute de la part des autres.
  • En ce sens elle renforce l’unité interne. La personne en colère marque que son rapport à autrui n’est pas fusionnel et qu’elle entend reconstituer des frontières interpersonnelles. Même les personnes dépressives ou insuffisamment structurées se sentent unies à l’intérieur, et beaucoup plus fortes, lorsqu’elles sont en colère.
  • La colère en effet fonctionnalise cette énergie : elle améliore l’efficacité comportementale en augmentant l’acuité perceptive, en orientant l’attention vers un but, qui est en fait la mission que la colère doit nous permettre d’accomplir (reprendre son dû, rouvrir le passage, chasser l’intrus, etc.) : rien de tel qu’une colère qui cible de façon pointue sur ce qu’il convient de changer.
  • La colère signale aussi la force du lien avec la personne-cible. En même temps qu’elle teste la solidité de cette relation, la colère manifeste que le changement ici a de l’importance pour la personne en colère. Elle va faire évoluer la relation d’un stade fusionnel, symbiotique ou co-dépendant vers une différenciation et un attachement plus autonome. Ainsi les relations qui soutiennent la colère de leurs protagonistes sont plus solides, plus tissées que celles où la colère ne peut pas avoir de place.

Tous les termes associés à la colère pour l’empêcher, la juger.

 « Ne nous fâchons pas » « La colère est mauvaise conseillère »« La colère vous aveugle »

Une colère rentrée … dans les équipes et les couples, les colères auxquelles l’on n’a pas donné la suite constructive qu’elles nécessitent se manifestent indirectement par les silences, les bouderies, ou leur contraire apparent, la crainte, la peur que l’autre nous échappe, nous tourne le dos. ces silences divers risquent en fait d’aggraver la détérioration des relations que l’on souhaite bonnes, et donc d’aggraver les douleurs ou les peurs qui avaient été les premiers signaux se traduisant par une colère potentiellement opérationnelle. C’est le refus de cet emploi opérationnel de la colère qui risque donc, en fin de compte, de chroniciser notre tendance aux colères sourdes, et improductives. Ainsi ravaler ses colères peut conduire à l’anxiété, l’insomnie, une « mauvaise humeur » chronique ou un tempérament qualifié de « ronchon ».

La colère est une réaction à la frustration notamment au stade orale, être privé du sein comme être privé de son dû. Le nourrisson se met en colère car il a peur de mourir d’inanition ou d’abandon. Le fait de naitre prématurément provoque t’il une colère source qui grossira ensuite toute une vie ? Il se peut que cela soit aussi simple que cela ce qui peut expliquer aussi une recherche permanente de fusion avec l’autre et en même temps le même mécanisme de rejet, pour revivre la scène d’origine, la répéter jusqu’à trouver un dénouement satisfaisant. C’est à dire plus que de le comprendre intellectuellement, le pardon est la seule solution. Le pardon est cette part que l’on n’a soudain plus à porter seul soi-même. On trouve un élément tiers à qui la confier, une divinité, une activité artistique, faire du sport à haut niveau, devenir moine bouddhiste en Suisse.

La colère est aussi une raison pour laquelle il faut partir en voyage, de la ville, de la maison, du ventre d’une mère ( se dit-on) pour rejoindre Dité la ville des enfers. Pour aller au bout de sa colère. Pour épuiser la colère comme on épuisera une monture.

L’obstacle pour qu’une colère soit vraiment utile est toujours la distraction, il ne faudrait pas se laisser distraire de sa colère, la conserver toujours vive à l’esprit car c’est à partir d’elle que l’on peut élaborer aussi d’autres mécanismes dans notre rapport au monde, à l’autre. Avant d’être un mot la colère est une énergie.

Ensuite que ce soit l’un des cercles de l’enfer bien sur, que l’on puisse croupir dans la boue si l’on n’a pas résolu ses colères, si on n’en a rien fait, bien sur.

6.Hérésie

Là se dresse la cité de Dité, dans laquelle sont punis les pécheurs conscients de leur péché. Devant la porte fermée de la ville, les deux amis sont bloqués par les démons et les Érinyes ; ils n’entrent que grâce à l’intervention de l’archange Michel et voient alors comment sont châtiés ceux « che l’anima col corpo morta fanno » (« qui font mourir l’âme avec le corps »), c’est-à-dire les épicuriens et les hérétiques enterrés et brûlés dans un brasier sans fin.

Dante condamne comme hérétiques tous les hommes assez présomptueux pour faire de leur pensée et de leur volonté propres la mesure de toute chose.

L’esprit de parti est dénoncé dans le personnage de Farinata degli Uberti qui aima passionnément sa patrie mais ne laissa dans son sillage que haine et esprit de vengeance.

Sans la grâce divine, sans la charité, la volonté verse dans des excès tyranniques. À la fin du Chant XI, Virgile explique à Dante l’ordonnance de l’enfer selon l’échelle des maux pensée par Aristote.

7. Violence

Au-delà de la ville, le poète et son guide descendent vers le septième cercle le long d’un ravin escarpé (« alta ripa »), au fond duquel se trouve le troisième fleuve infernal, le Phlégéthon, un fleuve de sang en ébullition où sont ébouillantés les damnés. Ce fleuve constitue le premier des trois « girons » qui divisent le septième cercle ; y sont punis les violents, parmi lesquels le Minotaure, tué par Thésée avec l’aide d’Ariane.

Sur l’autre rive du fleuve se trouve le deuxième giron que Dante et Virgile rejoignent grâce à l’aide du centaure Nessus ; ici se tiennent les violents contre eux-mêmes, les suicidés transformés en arbustes secs, éternellement déchirés par les Harpies ; parmi eux se trouve Pier della Vigna ; dans le giron également sont les gaspilleurs, poursuivis et dévorés par des loups.

Le troisième et dernier giron, est une lande brûlante où séjournent les violents contre Dieu, la nature et l’art mais aussi les blasphémateurs, gisant sous une pluie de feu; les sodomites (parmi lesquels Brunetto Latini), condamnés à courir dans le désert; et les usuriers, forcés de s’asseoir sur les flamme

8. Ruse et tromperie

Le huitième cercle est divisé en dix bolges ; chaque bolge est un fossé circulaire. Les cercles sont concentriques, creusés dans la roche et descendant en terrasses vers le bas. À leur base s’ouvre le Pozzo dei Giganti (le « puits des Géants »). Dans les bolges sont punis les ruffians et séducteurs, adulateurs et flatteurs, fraudeurs et simoniaques, devins et ensorceleurs, concussionnaires, hypocrites, voleurs, conseillers fourbes — parmi lesquels Ulysse et Diomède.

9. Trahison

Lucifer y réside. Ce cercle est divisé en quatre « zones » couvertes par les eaux gelées du Cocyte.

Dans la première zone, appelée « Caïnie » (de Caïn qui tua son frère Abel), sont punis les traîtres ayant trompé leurs familles, enfouis dans la glace jusqu’à la taille.

Dans la deuxième, « Anténore » (d’Anténor qui livra le palladium de Troie aux ennemis grecs) se tiennent les traîtres ayant roulé leurs pays, enfouis jusqu’au cou.

Dans la troisième, la « Ptolémaïe » (du roi Ptolémée XIII qui, au temps de Jules César, tua son hôte Pompée) se trouvent les traîtres ayant manqué d’hospitalité à leurs hôtes, dont seules les têtes sont à l’air libre.

Enfin dans la quatrième, la « Judaïe » (de Judas qui trahit Jésus) sont punis les traîtres ayant trahi leurs maîtres, complètement congelés.

Au centre de la Judaïe, les trois têtes de Satan dévorent éternellement Brutus, Cassius (assassins de Jules César) et Judas.

NB Ce n’est surement pas ce qui était attendu de l’exercice. Mais ça m’a amusé de visiter ces neufs cercles de l’enfer si l’on peut dire tout comme les neuf mots de la carte auront été revisités d’une certaine façon par Nicolas Bouvier se rendant chez ses amis de Ceylan. Ce fut lent aussi puisque je n’ai pu respecter les délais de cet exercice.

7 réflexions sur “Double voyage 5 -ème partie

  1. Quelle drôle d’idée de vouloir, visiter le val d’Enfer. Ben ouip les malins préfèrent toujours, taire se qui les dérange pour essayer d’oublier là moindre, Vérité… Comme par exemple les millions de crimes, commis sur le dos de l’innocence, Enfantine. Mais ce n’est pas parce que ces intellos fuient leurs responsabilités que, Elle disparaît aussi sec… Malgré leurs dénis, Linda préfère toujours rester innocemment, paradisiaquement bien connectée haut de Là.

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      1. Temps que les malins ne comprendront, rien e plus avec Linda… Ben forcément leur crédulité financière force à croire ces conneries, mentalement matérielles heu. Disons que, Linda a réduit drastiquement toutes ses dépenses de pognon depuis longtemps déjà, pour en entendre le moins parler possible parce que, Elle souffre de phobie administrative. Mais depuis 7 bien, possible de scribouiller gratuitement sans aucun souci.

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      2. Disons qu’Un beau jour il y a longtemps déjà… Linda a préféré tout, larguer et tout, donner pour vivre pendant quelques heureuses années dans 1 petit ermitage minuscule dans la forêt. Y’avait pas grand chose de plus qu’un sac à dos qui pouvait y entrer sans tout encombrer, depuis tout va beaucoup mieux en se contenant du minimum vital et voilà.

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      3. Puis quand, Linda s’est repointée bien des années plus tard après, Sa mystérieuse disparition forestière… Elle a eu le plus grand étonnement de constater que tout le monde s’était imaginé que, Elle s’était barrée avec les black angels heu… Les gens ont vraiment l’imagination, trop fertile.

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