
Il y a de nombreux récits dont le sujet principal est la tentative de tenir dans une position considérée comme intenable. Celle qui me vient en tête est le siège de fort Alamo
Le siège de Fort Alamo, du 23 février au 6 mars 1836, fut un événement majeur de la révolution texane. Après un siège de 13 jours, les troupes mexicaines commandées par le général Antonio López de Santa Anna (le siège eut lieu durant les présidences de Miguel Barragán et de José Justo Corro) lancèrent un assaut contre la mission Alamo près de San Antonio de Bexar (aujourd’hui San Antonio aux États-Unis). Tous les défenseurs texans furent tués et la cruauté apparente de Santa Anna pendant la bataille poussa de nombreux colons et aventuriers américains à rejoindre l’armée texane. Poussés par l’envie de prendre leur revanche, les Texans battirent l’armée mexicaine à la bataille de San Jacinto le 21 avril 1836 qui mit fin à la Révolution.
Cette position était de fait intenable et elle ne pu être tenue, mais on en conserve malgré tout un souvenir héroïque.
Puis le mot Douaumont vient à la suite car c’était le nom de ma promotion a l’école de Saint-Cyr Coetquidan, lorsque j’ai gagné mes galons d’officier d’infanterie. Période héroïque elle aussi, intenable le croyais-je mais au bout du compte tenue.
Le 21 février 1916, le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, le village perdu par les troupes françaises le 6 mars 1916 et repris le 24 octobre 1916 disparaîtra totalement sous l’acharnement des pilonnages des obus français et allemands.
Ordre du jour du général Nivelle le 25 octobre 1916, remerciant les troupes qui ont repris le fort de Douaumont :
« Officiers, sous-officiers et soldats du groupement Mangin, en quatre heures, dans un assaut magnifique, vous avez enlevé d’un seul coup, à notre puissant ennemi, tout le terrain, hérissé d’obstacles et de forteresses, du nord-est de Verdun, qu’il avait mis huit mois à vous arracher par lambeaux, au prix d’efforts acharnés et de sacrifices considérables. Vous avez ajouté de nouvelles et éclatantes gloires à celles qui couvrent les drapeaux de Verdun. Au nom de cette armée, je vous remercie. Vous avez bien mérité de la patrie. »
Je n’avais pas encore lu le voyage au bout de la nuit de Céline à cette époque, je devais à peine sortir de certaines lectures toxiques de Dorgeles sur la grande guerre notamment Les croix de bois ce non parce que je posséda un tempérament guerrier, mais parce qu’il se trouvait dans la bibliothèque familiale, probablement un jour de pluie ou je ne pouvais sortir.
Malgré tout les valeurs de l’héroïsme m’avaient frappées déjà bien auparavant avec des feuillons télévisés comme Zorro ou Thierry La fronde. Mes jeux d’enfants nécessitaient des armes que je confectionnais de manière industrieuse, d’une grande efficacité, arcs et flèches notamment. Mais j’étais plus indien que cow boy, j’ai toujours préféré être indien malgré le déversement continuel de mots d’ordre surgissant de partout pour devenir cow-boy.
Être indien ressemble évidemment à l’une de ces positions d’intenable où il s’agit ni plus ni moins de mourir pour des valeurs, des idées et qui pour la plupart sont outils de manipulation s’il en est. A qui profite le fait de vouloir tenir une intenable position, c’est ce qu’il faudrait se demander., prendre le temps nécessaire pour le faire, ce temps dont on ne dispose jamais évidemment. Ou bien lorsqu’enfin on en dispose c’est toute une vie qui se sera écoulée de position intenable à une autre. On pourrait s’enorgueillir bêtement d’avoir malgré tout tenu jusque là si on n’éprouvait pas soudain un doute qui nous empêche de sombrer dans le ridicule. A qui profite l’héroïsme ? certainement jamais aux héros.
Ugh !
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et les signaux de fumée
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Il y a aussi Fort Apache…
Les généraux ont toujours eu le mot pour remercier (sauf Cambronne) ceux qui sont morts ou ceux qui ont pu s’en sortir.
Revoir le discours « tenu » par Kirk Douglas à la fin du film « Les Sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick : message profondément anti-militariste et rempli de dignité. 🙂
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