Du lanternois à l’antipodien en passant par l’utopien

Quand Panurge réclame la charité devant Pantagruel ravi, il la réclame en quatorze langues dont trois imaginaires – le lanternois, l’utopien et le langage des antipodes- C’est dire déjà à quel point Panurge éprouve à la fois l’ universalité du concept de charité et sent gausse gentiment. C’est cette gentillesse qui rapproche les deux compères certainement. Mettre autant d’effort et de fantaisie pour atteindre au but n’est pas banal et si à première vue on peut en rire ce qui se dissimule sous cette réaction première crée une émotion, un espoir. Que le personnage de Panurge rassemble en un seul caractère tout ce qu’il peut y avoir eu de roublardise de ruse, de méchanceté chez l’homme aussi loin qu’on puisse l’imaginer, et de comprendre qu’à travers lui c’est l’ignorance, la peur qui se fraie un chemin vers la connaissance, c’est à dire en fait la bonne façon d’ aborder l’instant présent, est un baume.

Le lanternois et l’antipodien sont des langages hybrides chers à Rabelais qui créait de nombreux néologismes à son époque en utilisant sa connaissance du latin et du grec notamment, mais aussi de l’arabe, de l’hébreu, et certainement bien d’autres langues encore. Nombre de ces néologismes sont entrés dans la langue de tous les jours désormais mais il serait trop long ici d’en faire la liste.

De l’utopien personnellement je ne sais que fort peu de choses, sans doute parce qu’il ne s’écrit pas, qu’on n’en trouve par suite que peu de traces; il n’est que paroles prononcées en l’air dans un moment qui se sera évanoui pour laisser place à d’autres.

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