
L’idée d’en finir est séduisante s’il n’y avait toujours la peur, la chose sans doute la mieux partagée du monde, et qui nous tient tremblotant , fébrile, ou parfois las, dans l’espoir d’un achèvement indolore.
Les choses ne peuvent finir bien, parce qu’elles ne peuvent non plus finir mal.
Elles finissent voilà tout.
Ce qui est assez rassurant pour un peintre quant à l’idée d’ achèvement de ses propres tableaux. Les tableaux finissent eux-aussi, ils le peuvent, de la même manière qu’ils ont commencés.
Ensuite dire c’est bien, c’est beau, c’est émouvant, c’est horrible, c’est ceci c’est cela, on doit pouvoir sans passer.
Devenir avec les années de plus en plus léger.
Si on veut continuer à peindre il faut s’en passer, et de plus en plus rapidement vers la fin.
Illustration Le tombeau des secrets , Sophie Calle.