
le contenant et le contenu, quelque chose à creuser dans cette image, un vase ébréché ne peut plus contenir la même chose, on peut y placer autre chose, des fleurs séchées, des éléments qui ne s’enfuiront pas par la brèche, ou encore s’en séparer, le jeter. Quand juge t’on que c’est le bon moment de se séparer d’un vase ébréché, sur un agacement, au bout d’une longue série de petites gènes presque invisibles, l’idée de se séparer n’est-t’elle pas déjà inscrite tout à fait en amont même de ce moment où l’on a acquis l’objet qu’il faudra jeter ou dont il sera d’une importance quelconque de vouloir le détourner de son emploi. Le plus important est-ce le contenant ou le contenu, ce trouble en y pensant.
L’habitude de se voir en tant que contenant, de s’affubler d’une importance, laquelle ? pour créer du contenu, c’est encore autre chose.
L’importance est donc d’importance entre contenant et contenu.
Et si par hasard l’importance, toute notion d’importance se perdait soudain, si le contenu n’avait plus aucune importance tout comme le contenant… quelque chose serait délivré qui serait aussi proche d’un contenu. Une étagère de livres dont on ne voit plus les titres, mais qui forme toujours en soi une image de la lecture, de la bibliothèque, d’une certaine culture. Une question bien plus que n’importe quelle réponse que l’on se sera toujours donnée comme prétexte.
Important le prétexte, peut-on jamais produire quoique ce soit sans but sans raison, sans prétexte. On en revient à la notion d’acte gratuit, qui n’est jamais gratuite puisque cherchant à se prouver à soi la réalité d’une gratuité inventée, fantasmée, c’est à nouveau un prétexte que l’on se sera donné.
Peindre sans raison, peindre avec un corps, le corps s’exprimant par geste, la raison serait encore de laisser s’exprimer un corps. Tenir le corps dans l’ immobile est aussi un acte. Ne rien faire peut-être le contenu d’un faire ébréché, d’une raison ébréchée.
A qui s’adresse un tel contenu, on ne fait jamais rien sans s’adresser à une image d’autrui, à une image de soi, qu’à des images.
Peindre ce que l’on ne peut considérer comme une image, peindre à la fois le contentant et le contenu, « peindre l’être » comme dirait un ami peintre, ce que je trouve toujours un peu trop ronflant comme expression. Et le non-être alors ne se peindrait-il pas ? le lieu où n’existe ni contenant ni contenu, juste un grand silence et rien ?
Le non-être il est possible que ce soit un sérieux malentendu. Le non être c’est cette vie ici-bas où l’on s’accroche à des raisons comme à des épines. Et ici on insiste sur le bas pour s’inventer encore un haut, bien sûr.
c’est contenu dans le paquet.
Il faut se contenter de ça comme se contenir, sinon on devient un fâcheux, un emmerdeur, un chercheur qui ne trouve jamais rien.
❤️🎨
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