
le dit c’est l’ennemi, ça c’est dit, contredire le dit est toujours possible, il est possible de redonner ainsi au verbe une dynamique, un vecteur, tu dis un truc et paf ! tout de suite dans la foulée, tu te contredis.
Et vois là-bas ce qu’ils font du dit, ils dépècent les carrières de marbre, les forêts de chênes, pour graver des signes bien jolis mais qui n’ont pas de sens.
Une fois que j’ai dit ça, c’est comme si je n’avais rien dit. Si personne ne vient me contredire, je crois que ça restera en l’état.
Il y a bien des états dits de droit, des états de dits, pourquoi n’y aurait-il pas des états de contredit, de non-dit.
des états sans foi ni loi comme dans les jours d’aujourd’hui.
Surtout au printemps tout le monde dit comme c’est beau ici c’est le printemps tu as vu, il faut beaucoup de réflexe, un entraînement de chaque jour, chaque minute, pour oser dire et sans ciller -non je n’ai rien vu. Rien du tout. Histoire de donner une mince chance à la conversation, ou au moins à la contradiction.
Mais tout le monde s’en fout, chacun s’en va dans son printemps à soi, hypnotisé par sa propre idée du beau, du renouveau, des bourgeons qui pètent; il paraît que ça aide à supporter tout le reste.
💙✏️
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