
Partir avec ces deux mots, oser et hésiter. Ne rien préparer vraiment. C’est osé. Eprouver quelques doutes, c’est hésiter. Ce qui fait songer à la notion de préparation. Quand la résistance s’insinue jusque là. Le refus de préparer quoique ce soit pour être au moment, tout entier livré au moment, à ce point d’équilibre qu’impose ce terme. Equilibre fondé sur quoi, toujours la question en suspens. Même si l’on sait pertinemment que c’est une somme de déséquilibres successifs qui crée cet équilibre là précisément, et pas un autre.
Y aller les mains dans les poches ? c’est hésiter. Se souvenir qu’on a une vie, que l’on n’a pratiqué que cela, que le déséquilibre est notre grande affaire, qu’on n’a pas à en rougir, c’est oser.
En fait le secret du mouvement ce n’est pas oser ou hésiter, aucun de ces deux verbes n’est un havre de paix, une sinécure. Aller à fond dans l’un comme l’autre est un bon exercice pour comprendre la friction, l’invisible force comme chef d’orchestre placé entre les deux.
L’écrire ici renforce t’il quoique ce soit ? Est-ce un préambule au rituel ? Une manière de se rassurer, d’aller quérir un semblant d’audace ?
Probablement un peu de tout ça, et rien de tout ça puisque qu’avant de commencer quoique ce soit on ne sait pas, on ne sait rien, parce qu’il faut tout oublier pour se lancer dans la journée une nouvelle fois.