
et mâche et remâche encore ce vide qui s’ échappe ce manque ce suc, de vieilles phrases rongées, acidités, lèpres des vieux os , ces lambeaux de cher , si chair trop chair encore, mâche et mâche et remâche, cartilages éclatant sous les molaires qui broient ruminent, sais-tu que l’hiver s’est achevé hier, qu’ici on ne retient plus son souffle, on crache des bourgeons, on diffuse des fragrances, on parle oiseau , on vole moucheron.
poitrail qui attire à lui un ciel laiteux de mai, naseaux qui s’ouvrent aux explosions suaves des graminées, bouche ouverte affamée, frisson des dorsales, légèreté accrue des paupières, vivacité de l’œil. Paume appuyée contre le tronc de l’ olivier en pot, partage des flux, des sèves, rêvasse en mâchant le souvenir des olives, remâchant encore et encore l’avenir, l’idée du bien être.