
( récit de fiction)
Il a tout pour énerver. On le tape, on l’insulte, on le roule dans la farine, on fait de lui tout ce qu’on veut. Il continue à sourire le con. Il se relève. On lui dit: —alors t’as compris, ça t’a fait quoi, t’as pigé la leçon maintenant ?
Il se relève et il souri. il vous regarde avec son air têtu. On voit bien qu’il se force à prendre cet air là et à sourire. Et qu’est-ce qu’il répond —ça ne m’a pas marqué plus que ça. Du coup il en reprend une forcément. Il en reprendra d’autres, de plus en plus fort, il faut bien qu’un jour ça rentre, qu’il comprenne. —Un jour tu crâneras plus connard. Un jour tu seras comme tout le monde. On te fera la peau une bonne fois pour toutes et tu seras comme tout le monde. Tu auras la trouille, tu la boucleras, tu marcheras droit, voilà tout.
J’avais mal partout, je voyais trouble, j’entendais la voix de Fredo qui me parlait. Elle était étouffée sa voix, mais même étouffée c’est une voix désagréable. J’aurais aimé un peu de silence, être tout seul. J’aurais voulu qu’ils ne soient plus là. Je les sentais qui m’entouraient. J’ai porté la main à une oreille et j’ai senti qu’elle pissait le sang. Mes vêtements étaient tachés de terre c’est la première chose que j’ai vue quand j’ai commencé à y voir un peu plus clair. Ils ne m’ont pas loupé les salauds, à quatre dessus tout ça parce que ma gueule ne leur revient pas, c’est ce qu’ils ont dit.— Non mais c’est qui lui, tu te prends pour qui, tu sors d’où. J’ai souri comme d’habitude pour bien leur montrer à quel point je me foutais de leur opinion sur ma gueule. Ça les a énervé, c’est à partir de là que tout à démarré. Je ne me suis même pas défendu, je connais la musique. Si tu te défends ça les excite encore plus, ils en rajoutent et on ne sait pas où ça peut finir. Le truc c’est de parvenir à se détacher de son corps, à se tenir à l’écart. On observe calmement, on se laisse faire. Il n’y a pas grand-chose à préserver à l’extérieur, on peut se faire défoncer de tous les côtés, à la limite même se payer un nez cassé, un bras pété, un œil au beurre noir, en général ça s’arrête là, quand le sang commence à couler ça peut s’arrêter là, ou pas. Parfois ça peut aller bien plus loin. Ils n’en sont pas à ça près. Ils sont mineurs ils savent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent qu’on ne les mettra pas en prison. Ils le disent. —On peut te ruiner la gueule, et même te tuer tu sais, ça ne nous fait pas peur. Dans ces cas là il vaut mieux la boucler et se laisser faire, s’affaler au sol, se mettre en position fœtale, puis sortir de son corps, s’asseoir sur un banc, regarder tout ça froidement. C’est la vie telle qu’elle est. Les enculés se mettent toujours ensemble, les détritus et les ordures s’assemblent sans qu’on ait besoin de faire un tri. Le tri sélectif n’est pas une invention moderne.La nature fait les choses toute seule assez bien.
Quand Dom m’a récupéré je marchais sur le talus pour revenir à la maison. Sa 4L a ralenti en arrivant à ma hauteur, il m’a dit —ça va ? En souriant, puis il a du voir ma gueule amochée, il a accéléré pour se ranger devant sur le bas coté et il a fait irruption du véhicule comme un diable d’une boite. Il a couru vers moi et s’est arrêté pile devant moi.— Mais dans quel état tu t’es mis. Qui t’a fait ça ? J’ai juste dit — bonjour Dom, c’est rien, c’est des cons, t’en fait pas j’ai l’habitude. Il voulait m’emmener chez les flics, à l’hôpital, et je ne sais plus où encore. Il était vraiment en colère. Je lui ai dit —laisse je préfère rentrer, j’ai pas beaucoup de temps avant que le daron rentre du boulot, s’il me voit dans cet état je vais prendre cher. Dom m’a regardé, il fulminait intérieurement ça se voyait, on aurait dit qu’il avait de la peine pour moi. Alors je lui ai souri à lui aussi , j’ai dit t’inquiète, je vais continuer à pied. En vrai j’avais pas envie de monter dans sa bagnole pourrie, j’avais pas envie de sentir sa putain de compassion, la seule chose que je voulais c’est de me dépêcher de prendre une douche, de changer de vêtements , d’être fin prêt pour le second round. Je lui ai souri et j’ai dit t’inquiète pas, c’est la routine en rigolant parce que le mot routine me plaisait bien.
🖤🖤
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Un chapitre de roman ? De nouvelle ? On attend la suite…
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J’en sais rien, je pisse de la copie comme tous les matins, ça doit être prostatique …
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La prostate ça fait pas l’effet inverse ? Rétention !
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encore un paradoxe… tsss
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Le budget de la défonce nationale est en augmentation incroyable.
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