Une histoire entendue sur la route.

Hier soir, en revenant de mon atelier de peinture j’ouvre Youtube et laisse faire le hasard de l’algorithme qui me propose une vidéo sur une jeune femme peintre Akiane Kramarik. Evidemment je ne peux pas voir les images qui défilent puisque je conduis mais l’histoire qui m’est contée est tellement extraordinaire que je n’en éprouve pas le besoin, je me laisse porter par celle-ci en me promettant d’aller regarder ces toiles dès que j’en aurai le temps à la maison.

Akiane Kramarik est née en 1994 à Mount Morris dans l’Illinois d’un père américain et d’une mère lituanienne. C’est lors d’une émission sur la chaine CNN où elle sera invitée à l’age de 12 ans qu’elle déclare avoir eu des visions de Dieu et le sentiment très fort d’avoir une mission artistique à accomplir alors qu’elle avait 5 ans

Akiane Kramarik en 1999 est agée de 5 ans lorsqu’elle disparait mystérieusement durant environ 6 h. Ses parents inquiets font appel à la police, elle est recherchée dans tout le comté d’Ogle dans l’Illinois en vain.

6 heures plus tard elle réapparait aussi mystérieusement qu’elle avait disparu dans la cabane où  elle vit avec ses parents dans une extrême pauvreté. La première chose qu’elle dira alors c’est qu’il faut absolument qu’elle peigne ses « visions ».  C’est ainsi qu’à 5 ans Akiane débute sa carrière d’artiste, elle dessine, elle peint sur tout ce qui lui tombe sous la main, elle est littéralement prise d’une transe et dit que son professeur est Dieu lui-même qui lui aurait enseigné les premiers rudiments de  l’art de peindre lors d’une téléportation au Paradis.

Elle n’a que 8 ans lorsqu’elle peint ce tableau et elle dira que l’homme qui l’a inspiré était le Christ.

A noter que ce tableau connaîtra une étonnante histoire puisqu’il fut volé par un galeriste indélicat et caché dans un coffre fort durant 12 ans puis lui fut restitué.

Rien ne prédestinait la petite fille à vivre une telle aventure puisque ses parents étaient athées, qu’ils vivaient dans un dénuement ne leur permettant pas de posséder télévision ou même une radio. De plus ostracisée par la population locale parce que la famille ne se rend pas à l’église, Akiane suit un enseignement à domicile. Autant dire qu’elle est totalement coupée du monde.

Pour dispenser des cours à des enfants du même âge la vision de ce tableau m’a vraiment bluffé. De même qu’en découvrant son site internet j’ai découvert ses dessins réalisés à l’âge de 5 ans, donc après sa « disparition ». Je n’ai jamais vu aucun enfant avec de telles dispositions à cet âge.

Ensuite que penser de cette histoire je n’en sais rien. Ce matin je me promène encore sur internet pour glaner quelques informations sur la jeune femme, je découvre qu’elle est devenue une artiste réputée, qu’elle possède une chaine Youtube , somme toute qu’elle est devenue une artiste comme une autre désormais si on omet l’épisode prodigieux de son enfance.

Ensuite les commentaires associées à chaque vidéo que j’ai pu lire sous celles-ci m’ont fortement éprouvé. Chacun y allant de sa vénération pour Dieu avec moult bénédictions prières et tout le tutti. Bon. Je me suis mis à songer à ces personnes qui commentaient, qui éprouvent cette nécessité notamment dans ce genre de vidéo, parfois il n’est pas rare qu’elles glissent en même temps une petite anecdote personnelle, un témoignage. j’ai pensé à l’Amérique à ces millions de pauvres gens dont le seul espoir est entretenu par une croyance religieuse.

Puis j’ai pensé à ce 1% des plus riches qui possède 95 % des ressources de la planète. A cet ordre nouveau qu’ils tentent de mettre en place avec un slogan qui dit tout  » Vous n’aurez plus rien mais vous serez heureux ».

J’ai pensé à cette jeune femme qui a peint dans son enfance ce qu’elle croit être le Christ et qui par la suite à l’âge adulte est devenue une artiste lambda. Je veux dire que le miracle si il y a tout comme la monstruosité sont laminés par l’indifférence, le désabusement, la pauvreté culturelle, l’aliénation au flot continu d’informations de toutes sortes.

J’ai pensé à Bill Gates et à ses acolytes qui achètent à tour de bras les terres des fermiers américains, aux graines empoisonnées de Monsanto, à ce monde qu’ils nous préparent où il sera question bientôt de nous flanquer de puces électroniques directement dans le corps afin de nous asservir encore plus efficacement qu’aujourd’hui avec les écrans. J’ai pensé à l’argent virtuel, au fait que tout cela fait une boucle, les terres récupérées, les suicides des paysans, les puces tatouées, les cryptos monnaies, la féodalité et la servitude. J’ai pensé à ma propension à m’éblouir de n’importe quel pauvre miracle pour ne pas rester dans cet enfer. Alors j’ai eu envie d’écrire ce billet sur cette jeune femme, Akiane Kramarik comme pour faire preuve d’une étrange solidarité qui m’étonne moi-même.

Ce dont il est question, j’imagine , c’est cette faculté extraordinaire de l’enfance à s’inventer des mondes, à y croire, et qui pourrait changer 1000 fois la face de ce monde si on accordait du crédit un tant soit peu plutôt que de considérer celles-ci selon des normes auxquelles nous sommes asservis comme des histories à dormir debout

S’il fallait encore trouver un sens à la vocation artistique des plus jeunes ce serait leur insuffler surtout cette confiance en leur imagination, à les aider à croire que leurs œuvres peuvent réconforter les autres, les éclairer, les faire réfléchir.

Bleu égyptien

L’un des premiers colorants synthétiques crée par l’homme il y aurait 4500 ans.

On parle aussi de fritte de bleu égyptien à ne pas confondre avec le lapis-lazuli aussi utilisé pour le bleu.

 Il s’agit d’un silicate double de calcium et de cuivre. En fonction du chauffage ( température, durée de cuisson ?) l’intensité des bleus est variable, s’étendant du bleu pâle au bleu le plus sombre. Le pigment est ensuite broyé pour utilisation. L’intensité du broyage va aboutir à des tons différents de bleus, et les artistes égyptiens l’ont bien compris et utilisé. Ils ont parfois joué avec les différentes tailles des particules de broyage, pour donner des aspects différents.

Il serait intéressant de connaitre la nature du fondant utilisé à l’époque c’est à dire quel type de cuivre, quelle quantité… ? et qui a pour propriété d’abaisser la température de fusion d’un ou de plusieurs éléments de la préparation durant la cuisson.

Le bleu , souffle divin, décore la coiffure de ceux partis dans l’Eternité. Un bleu éclatant ou coruscant.

Ce codage sous le rond bleu doit être particulier à INFLUENZ, le code hexadécimal du bleu égyptien étant #1e366d

#1434a2rgb(20, 52, 162)

Cependant en utilisant un autre convertisseur on trouve encore un nouveau code…

On pourrait se fier sans doute un peu plus au code RGB en effectuant un calcul de pourcentage des trois couleurs ( rouge, vert, bleu ) qui le constitue.

20/255 = 7% de rouge

52/2500= 20% de vert

162/255= 63/ de bleu

Ce qui ne donne pas 100 % car il n’est pas tenu compte du blanc qu’il faut rajouter à chacune de ces proportions ( il faudrait ensuite faire des tests pour savoir si on doit répartir cette quantité de blanc sur les trois couleurs, deux, ou une seule… Un bon exercice à réaliser en perspective.

On l’appelle aussi bleu de Pompéi car il fut également utilisé par les romains pour décorer murs et confection de fresques mais il fut abandonnée vers 470 après JC.

Récemment on a cependant retrouvé ce pigment dans un retable d’une église de Barcelone ( Sant Pere de Terrassa) Ce qui est bien étrange car celui-ci semble dater de 700 ans plus tard. Des hypothèses furent échafaudées, soit on avait reinventé le procédé de fabrication, mais alors pourquoi ne s’est-il pas étendu à d’autres créations, ou alors une boule de bleu égyptien aurait été retrouvée on ne sait où et utilisée à cette seule fin de décoration de ce retable ci, et puis plus rien.

Atelier d’écriture sur le voyage notes pour la consigne 10 en cours de rédaction

Comment on passe d’Albuquerque en Oregon à Bernard de Montréal est un mystère pour qui s’interroge sur le cheminement des idées, et à l’inverse sera parfaitement normal pour qui s’en fiche totalement.

« Bernard de Montréal associa cette source de savoir à une expérience survenue en 1969, à sa résidence d’Albuquerque, à l’âge de 30 ans. Suite à cette expérience, sa vie se transforme, l’auteur se voyant contraint d’abandonner les études en raison d’une mémoire désormais défaillante et d’un nouvel état d’esprit. Au fil du temps, des facultés psychiques s’éveilleront en lui. Il deviendra réceptif à un flux d’informations non sollicitées qu’il trouve difficile à maîtriser. » citation de la biographie de BDM trouvée sur son site officiel

Résumer en 4 lignes Bernard de Montréal serait un excellent exercice à proposer à Chat GPT

du coup hop :

Bernard de Montréal est un personnage controversé et mystérieux, dont l’identité réelle reste inconnue. Il prétendait être un maître spirituel et auteur de plusieurs ouvrages sur la spiritualité, la méditation et la guérison, publiés à partir des années 1980.

Bernard de Montréal a créé un mouvement spirituel appelé « l’Ordre de Melchisédech » qui aurait des liens avec des pratiques ésotériques et des théories du complot. Certaines personnes l’ont accusé d’être un gourou manipulateur et d’avoir exploité financièrement ses adeptes.

Il est décédé en 2002 et son identité n’a jamais été confirmée. Les informations sur sa vie personnelle sont donc très limitées et les avis sur sa légitimité en tant que guide spirituel sont très partagés.

Là -dessus j’ose mettre mon grain de sel

-Moi :je crois qu’il s’appelait en fait Bernard Boucher et qu’il est décédé d’un cancer en 2003

L’IA : Il est possible que le vrai nom de Bernard de Montréal était Bernard Boucher et qu’il soit décédé en 2003, comme vous l’avez mentionné. Toutefois, cette information reste sujette à débat et il n’y a pas de preuve définitive pour confirmer son identité réelle.

En raison de la nature controversée de ses enseignements et de son mouvement spirituel, certaines sources remettent également en question la véracité de son nom et de son décès. Par conséquent, il est important de prendre toutes les informations sur Bernard de Montréal avec prudence et de ne pas les considérer comme des faits avérés.

Donc il me reste à me documenter sur cet ordre mystérieux et le personnage de Melchisédech sachant déjà qu’il fut à la fois roi et prêtre ce qui ne se produit plus après l’Exode en raison de lois qui l’interdirent.

Enfin me reviennent des mots comme Agartha et Shambhala

toujours très spontanément

Agartha et Shambhala comme deux forces en présence, l’une incarnant le mal nécessaire cosmique , située à la fois dans un point central à de la Terre, mais aussi sur Pluton, sur la Lune et trois autres planètes en dehors du système solaire. Et dont le but est de créer toutes les péripéties utiles ou nécessaires pour que l’homme atteigne à un certain degré de civilisation et d’intelligence – a la seule fin d’ailleurs qu’il se dégoutte des deux au final et plonge nu dans Shambhala, le trou dans le temps, la Lumière et la non pensée évidemment.

J’ai eu envie d’aller voir l’Himalaya sur Google Earth mais pas si simple car la Google car doit éprouver quelques difficultés là-bas

Donc comme tout le monde je me suis contenté d’aller à Katmandou et de faire une photo dénuée de sens ou de rapport avec mon sujet.

Ensuite facile de passer du nouveau Mexique à Artaud au Mexique, à la rue Gante, au café de Paris, le soir même de l’assassinat de Lorca ce 19 aout 1936 par les franquistes. Artaud est là, a t’il atteint le même niveau de dissociation que Bernard de Montréal ? On ne le saura jamais vraiment et qui ferait ce rapprochement d’ailleurs ?

Je n’ai pas trouvé de café de Paris près du quotidien El Nacional qu’évoque JOANI HOCQUENGHEM dans son Artaud au Mexique, mais plus loin dans le quartier Gante là où la photographie sera prise.

Comment ensuite extraire 4 misérables petites lignes d’un tel voyage ? C’est ce que nous verrons, si on y voit quelque chose.

The dream, le rêve, le mythe

Arrivé presque aussitôt le Mexique quitté en Australie dans le Bush.

Artaud est resté à parler avec les montagnes dans la Sierra Tarahumara, Bernard de Montréal à causer dans des vidéos Youtube en gros même après son décès en 2003 de la même chose avec une voix forte calme posée, et là, entre les buissons d’épineux une femme marche péniblement dans le bush australien, elle effectue une recherche sur la notion de rêve chez les aborigènes. Si l’on regarde ces trois personnages, peu importe qu’ils aient vécu à des périodes différentes, qu’ils proviennent de cultures de pays différents, ce à quoi ils semblent s’intéresser c’est à un temps d’avant les colonisations, un temps qui se situe en amont du rationalisme.

J’ai cherché sur Google Earth le musée de Brawarinna en nouvelle-Galles du Sud, mais je suis tombé sur une bâtisse derrière des grilles

j’ai effectué aussi une recherche Google mais rien trouvé, on ne peut connaitre l’existence de ce musée qu’en allant sur Google Earth et en écrivant Brawarinna dans le formulaire de recherche.

Ce que ça dit au final en voyant cette photographie de musée sensée évoquer une histoire aborigène c’est que nous sommes entièrement plongés – Les colons Australiens aussi- dans un nouveau mythe, qu’on nomme une réalité. Nous sommes coupé du rêve parce que nous pensons qu’il ne s’agit que d’un rêve, qu’à coté existe un univers plus réel.

Atelier d’écriture, des fois je cale sans savoir pourquoi

Vue de l'océan à Newport, Oregon
Vue de l’océan à Newport, Oregon

La dernière consigne est une vraie consigne, prendre trois images sur Google Earth, trois images d’un lieu dans lequel on aimerait se rendre et inventer quatre lignes à partir de ça en évoquant un personnage imaginaire. Le faire trois fois. Plus un quatrième paragraphe dont je n’arrive pas vraiment à comprendre la teneur.

ça tourne en tâche de fond depuis dimanche. J’ai déjà imaginé pas mal de choses mais tout finit par tomber en quenouille.

Le mot Albuquerque est arrivé en premier mais je ne sais pas du tout qu’en faire. J’ai été voir sur Wikipédia et j’ai vu que cette ville se trouve au nouveau Mexique. Bon, mais pourquoi ce mot, rien ne vient. Peut-être que justement c’est idéal que rien ne vienne. Le second mot est Oregon. Pas de raison valable non plus. Sinon éventuellement assister à une partie de pèche à la lamproie. Sinon bien sur je peux encore lire tout ce que Wikipédia m’en dira de plus. Mais ça finit par être rébarbatif.

Ce qui m’oblige à songer à tout le travail de documentation qu’il faudrait abattre pour n’en tirer grosso modo qu’à peine une phrase.

Est-ce que je calerais par paresse ?

C’est à prendre très au sérieux la paresse. Souvent on se laisse facilement déborder par une sensation de culpabilité et on se jette dans le travail pour s’en défaire. C’est un phénomène que j’ai observé presque tout de suite, dès les bancs de l’école. Et contre lequel je n’ai cessé de lutter toute ma vie bien sur. Ce qui est l’un des fers de lance de ma philosophie c’est qu’il faut dépasser la culpabilité pour aller voir ce qu’elle cache. Des trésors assez souvent.

Le fait de buter contre quelque chose et remonter sa piste comme on traque une bestiole- une lamproie au large de l’Oregon par exemple.

Il y a un monument aux pétroglyphes à Albuquerque. Pour le voir il faut se rendre à l’ouest du Rio Grande. Il y a ici gravé sur le basalte plus de 20000 dessins crées par des hommes de la préhistoire. Vertige d’y penser. C’est vrai que j’aimerais bien me rendre là-bas pour voir ces gravures quand j’y pense. Mais j’ai envie de m’y rendre après coup, après avoir pris connaissance de cette consigne, après que le mot Albuquerque ait surgi soudain, après que je me sois rendu sur Wikipédia pour découvrir tout cela.

C’est un désir de m’y rendre qui vient par déduction ou pire par obéissance à une injonction et non un désir premier. Grande différence.

On peut rapprocher ce phénomène de l’acte de peindre, je veux dire cette différence entre désir primordial et désir dérivé. Personnellement je suis perpétuellement en attente du premier comme un fermier de la pluie. Je suis dominé par une pensée qu’on peut dire magique tout simplement parce que les désirs dérivés m’ennuient la plupart du temps.

Cette pensée magique est fortement décriée de nos jours, la raison primant sur tout. Il n’empêche que je m’obstine malgré tout, malgré toutes les excellentes raisons, à poursuivre dans cette voie.

C’est terrifiant parfois , surtout quand le doute surgit, mais on apprend peu à peu que le doute fait partie du jeu, qu’il est cet hameçon que les pêcheurs de lamproie lancent au bout de leurs lignes pour attraper ces bestioles. Suis-je la réincarnation d’une lamproie péchée au large de l’Oregon ? Ai-je achevé mon existence préhistorique au fond d’un estomac d’indien Chinook entre deux pétroglyphes qu’il s’amusa à tailler pour passer le temps ?

Au final je me suis rapproché de l’océan, à Newport pour faire cette copie d’écran.

Le summum de l’intelligence

Que l’humain se rêve machine ou le contraire, ce qui est en jeu, toujours la même chose, la même tarte à la crème, un fantasme d’habileté, d’efficacité, de perfection. Que de flots verbeux en ce moment sur l’intelligence artificielle, que de plans tirés sur la comète. Et on sait depuis Mathusalem que les comètes n’apportent rien de bon mais en l’espèce on l’oublie, et voici que l’excitation est à son apogée. Le profit lié à l’usage d’une intelligence indéfectible soi disant qui abattrait le boulot comme dix et supprimera ainsi mille emplois ne fait-il pas songer à une étoile funeste plantée dans le ciel désespérant de ce nouveau siècle et qui annoncerait ( encore) l’arrivée d’un nouveau messie.

Les rois Mages de la Silicone Vallée tout chargés de mirages et de sang auront gagné le cocotier. Plus d’esclavage d’asservissement pour les peuples qui ne pourront désormais plus s’enfuir de la contrainte nouvelle, en redemanderont même au dépens de leur individualité, leur autonomie de penser ou d’être soi tout simplement.

L’intelligence artificielle gavée jour après jour de data comme un vampire se gorge de sang, sucera la sève humaine.

Hier soir je passe au salon et je vois mon épouse assise devant un jeu télévisuel et j’ai eu une drôle de vision.

Le présentateur était un hologramme crée par l’AI, les participants au jeu aussi, la pièce dans laquelle je me tenais également, la maison tout entière, le quartier, la ville, le pays tout entier et enfin mon épouse pareillement.

C’est à ce moment précis je me suis retrouvé dans un état dubitatif, extrêmement perturbant quant à ma propre réalité.

Bien sur que j’ai pensé au film Matrix. Et aussi à ce fantasme d’anticipation, on ne peut anticiper qu’à partir de la réalité qui nous entoure n’est-ce pas.

Ce que cherchent les chercheurs c’est que l’AI devienne prédictive, ce serait d’après ce que j’ai compris leur dada. J’imagine, j’anticipe le fait qu’ils y parviennent. Et alors n’est-ce pas que ce sera terrifiant, qu’une machine vous toise et vous empêche par je ne sais quel horrible moyen de dire la connerie que vous mijotez en secret pour faire rire la galerie. Qu’elle vous énonce les risques avant même que l’idée de dire une blague vous vienne. Là vraiment ce sera la fin pour de bon, Des milliers d’androïdes pourront bien descendre dans la rue pour se battre contre des forces de l’ordre robotisées, on se demande bien qui restera spectateur pour en rire.

Des fois je me demande si ce que nous anticipons nous pauvres humains n’est pas même déjà du passé.

Le succès

Faut-il y penser en créant et dans ce cas dépendre de lui comme de l’espoir, de la déception

ou s’en foutre comme de l’an 40.

L’ardeur, la jeunesse, la fougue et l’ignorant le tiennent en haute estime, souvent comme but ultime.

C’est se vouer trop pour pas grand chose dira un plus vieux qui clame connaitre son monde.

Qui donc a tort ou raison les deux ni l’un ni l’autre.

De l’idée de succès on ne peut guère se passer qu’on le veuille ou pas et quelque soit la pose.

Ceux qui sont surpris par son arrivée, qui ne l’avaient pas prémédité

en rosissent d’aise et se retrouvent souvent fats ; comme l’ herbe fauchée par drôle cantonnier.

Ceux qui l’ont tant cherché, tant et tant et hélas ne l’ont pas trouvé regardons les :

bajoues tombantes œil torve et jaunâtre , la parole apaisante juste empêchée par de faciles méchancetés .

Savoir qu’il y a en tout une possibilité de succès comme d’échec, et à l’avance y penser, s’y préparer.

Et bien sur en rire de toutes manières c’est à dire s’en détacher

mais non de façon héroïque, tragique, exagérée,

Pas de rire tonitruant ni vocifération excessive, rien de démonstratif.

Rire au fond , doucement, du monde comme de soi-même c’est recréer la distance pour encore mieux voir

et se détacher des facilités

comme la main d’un enfant se détache d’un jouet pour aller vers un autre.

Une seconde naïveté vient avec le temps la distance , le succès comme l’échec sont des acteurs sur les tréteaux d’un théâtre d’ombres

et bien sûr que c ‘est tout aussi sérieux de s’en réjouir comme d’en pleurer que de fabriquer de belles bulles de savon

celle-ci dessus en illustration a été- parait-il- crée par des savants, elle a tenu 465 jours avant de crever.

Applaudissements !

Road trip

Presque 1000 km effectués sur deux jours pour décrocher deux expositions , content de rapatrier ces toiles à l’atelier comme à chaque fois, moins celles qui ont trouvé acquéreur, jamais beaucoup d’un coup fort heureusement. Une lente distillation ce qui permet aussi d’examiner l’alambic, de lui offrir aussi de petites révisions de fin de cycle en fin de cycle. Pour les prochaines expositions déjà de nouvelles séries plus colorées et j’imagine aller ainsi vers de plus en plus d’intensité pour accompagner la montée du mercure. Hot painting voire very hot. Mais pas vulgaire, jamais, juré craché.

un petit bout d’arc en ciel aperçu ce matin sur la route.

corps sonore

une sculpture drôle à Vals les Bains ce dimanche

En lisant Echenoz et aussi à propos de Rabelais , dans l’invention d’une langue, si le sens échappe, reste un corps sonore pour s’y accrocher et ou rebondir d’inventivité. Ce qui s’échange dans le corps sonore des mots des phrases est drôle, dans l’idée que drôle est foncièrement humain. C’est la première qualité peut-être avant d’en connaître tous les défauts. Et que la relation à une langue des l’enfance influe sans doute sur le caractère tout entier selon qu’on la considère par ses sons que par son sens. Le fameux parle à mon cul ma tête est malade. Je n’arrive pas depuis hier à me sortir fouasse, Pichrocole, pétrole de la tête, ça n’a pas vraiment de sens, sauf si je comprends que fouasse et pétrole ont remplacé Hélène ou Béatrix comme prétexte de guerre déjà depuis la Renaissance. Ce qui rapproche Rabelais d’Echenoz, l’Ukraine et la Touraine.

On rit d’amstramgram, la formule, on ne devrait pas. Le son celui-ci où d’autres furent certainement utilises jadis à bon escient pour bâtir. Quand Rabelais parle de compagnonnage, il ne se prétend pas compagnon malgré sa science impressionnante du verbe, mais seulement grouillot , ou serviteur. Il sait qu’il existe une tradition primordiale où le son joue un rôle important, il tente de nous en avertir et en meme temps nous incite à écouter ce qu’il peut y avoir derrière le rire, à rompre son apparence incompréhensible, dérisoire ou désespérante parfois… et en cela il propose une forme de liberté par la langue par le son que chacun d’entre nous est aussi en mesure d’inventer si ça lui chante.