photofictions#08… une tentative
Elle eut adoré me MACDONALD
mais je lui suggérais plutôt qu’on se CARREFOUR .
C’est d’ailleurs là que l’on rencontra son père; une homme de bonne société, d’aspect général, mais rien à voir avec LECLERC Il n’avait pas libéré PARIS, 575 kilomètres désormais, 40 années lumières et des broutilles
C’était un de ces foutus poivrots qui passent le plus clair de leur temps au PMU . Néanmoins ça le faisait. Il avait l’air d’avoir de l’assurance. Ses yeux étaient bleu AZUR . On sympathisa et il poussa même notre CADDY . D’ailleurs elle le laissa faire quand, machinalement il sortit sa CB MASTERCARD pour payer. Elle en profita pour récupérer les vignettes de réduction, qu’elle flanqua aussitôt dans la poche de son pantalon ZARA, prix 18,99€. Si je me souviens du prix c’est parce que cette fois-ci c’est moi qui avait fait chauffé ma CB
ELECTRON
La ville où nous habitions à cette époque imprimait en continue sur nos rétines des noms de marques des slogans, le jour la nuit, sans relâche. Elle nous incitait, cette foutue ville, à détourner notre attention de notre précarité, notre indigence chronique, pour nous faire imaginer, nous évader vers des rêves d’opulence. On marchait dans une rue, et hop, on voyait aussitôt une proposition alléchante de s’en mettre plein la lampe avec une PIZZA DEL’ARTE ou encore un bon gros TBONE STEACK saignant et on lévitait en rêve pour se retrouver tout juste au dessus FRONT PAGE Rue Saint-Denis
. Mais quand la réalité nous retombait dessus moi je
BNP et elle
BANQUE POSTALE il fallait bien se résoudre à rentrer dans notre appartement minuscule et à
PANZANI ou
BARILLA ce, les meilleurs jours. Mais on était jeunes on s’en fichait. D’ailleurs la plupart du temps que je ne dise pas de bêtise, se terminait en principe et de façon compulsive par
UNCLE BENS
A l’époque je bossais IMB la nuit et BULL le jour via RANDSTADT, des missions de quelques mois, suffisamment pour faire bouillir la marmite et en même temps me préparer un petit pécule. Je rêvais de devenir photographe reporter, et de LIBERATION PARIS MATCH VOGUE EGOISTE , amour, gloire et beauté. Mais la plupart du temps j’écoulais des clichés assez merdiques à des petites revues en allant me balader de boites en boites la nuit pour une agence spécialisée sur l’AFRIQUE. On m’avait flanqué à la musique. Du FEEL ONE au BAISER SALE j’absorbais des JACK DANIELS par litres entiers offerts par des musicos argentés genre
FELA MORI KANTE et d’autres dont je n’ai pas retenu le nom. Encore qu’à cette époque je n’étais guère musique africaine, beaucoup plus KEITH JARRETT, je me repassais en boucle son CONCERT IN KOLN 1975 ça me suffisait, pas de dispersion.
En fait ces enseignes, ces marques, ces slogans, s’enfonçaient bien plus loin que la surface de l’œil. Ils foraient l’os du crane, s’introduisaient profondément en soi via le nerf optique, excitait la cervelle, la faisait bouillir parfois. Y avait t’il une réelle différence avec les idées qui pénétraient subitement aussi dans la cervelle à cette époque, je ne pense pas. Les idées d’une époque, les idées qui se trimballent de rue en rue dans toutes les têtes, toutes les bouches toutes les oreilles, à une époque donnée, ne sont pas si différentes finalement que les enseignes flamboyantes. Ce sont aussi des mots d’ordre. Si les unes nous implorent de claquer le peu de pognon que l’on gagne à la sueur de notre front, les autres sont beaucoup plus subversives, elles impliquent qu’on leur accorde parfois des années de notre temps pour en faire le tour et nous rendre compte qu’elles ne sont souvent que billevesées, perte de temps, pas grand chose d’autre.
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