Et en même temps comme un puzzle à l’envers
toutes les pièces
une à une
voltigent lentement autour de l’espace de la toile
ou dans celui-ci
avant même d’avoir donné le premier coup de fusain, de pinceau.
Tout est déjà fini comme rien ne l’est vraiment.
Grattement de l’occiput, nerveux,
à s’arracher les derniers cheveux qui me resteraient encore
s’il ne faisait beau.
Si tout à coup
j’ouvrais en grand la porte de l’atelier
et que je me tienne sur le seuil à respirer à pleins poumons.
Il fait beau, oui comme jamais, comme toujours
quand on touche du doigt le silence,
au delà des désordres apparents et des ordres aboyés, implorés.
Je m’en fiche de la surface blanche
elle n’existe pas plus que la main qui s’élance
vers l’au delà d’ici.
Je m’en fiche de m’en foutre en prime, en sus,
je nage le regard perdu dans le bleu
sec et froid en tirant lentement sur ma tige.
Je m’en fiche qu’hier tout à commencé
demain tout sera fini
je m’en fiche je suis bien là
j’en suis sur désormais
quoiqu’il advienne et bien sur
il adviendra
des jours de chien, des jours de loup,
des jours aussi entre rien et tout
comme d’habitude
Je m’en fous tout est déjà fini
Il ne manquait plus que moi comme seule ombre au tableau.
Je m’en fous que tout soit à recommencer tous les jours
De jouer des coudes des pieds pour naître
Tout est déjà fini
juste le temps de fumer une cigarette
si rapide si brève
que tout est encore à oublier
que tout est encore à réaliser.
tout est déjà fini m’a dit l’ombre d’un merle sur la branche d’olivier
cet hiver.
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