Seulement 15 minutes. Ensuite il faudra s’enfouir dans la journée de stage, se tourner entièrement vers l’autre, s’oublier. Tout en maintenant cette vigilance, celle de l’indien qui marche pieds nus dans la forêt. Ne rien fixer trop longtemps, naviguer tout en gardant le cap.
C’est la même conscience, se le répéter comme un mantra. Le savoir, la connaissance, tout comme l’ignorance ne sont que les acteurs obligés de cette conscience qui joue sans cesse à s’oublier pour mieux se retrouver.
Le thème du jour est une évidence puisqu’il s’agit d’étudier l’art du labyrinthe.
Ce qui est difficile dans l’attention c’est de la conserver sans vouloir forcément en obtenir un quelconque avantage, un intérêt, sans le désir d’avoir, sans la peur de perdre.
Souvent j’entends que l’on parle de la conscience comme une panacée, notamment avec ce que l’on appelle la méditation « pleine conscience ». Sans initiation au désir et à la peur j’ai bien peur que cela ne serve qu’à renforcer l’égo et rien de plus.
L’égo n’est certes pas à négliger, ou à mettre au rebut, il a son utilité. Mais mélanger l’attention, la conscience et la pensée donc l’ego amène à une confusion importante.
Prendre conscience de ce qui se passe au moment même où cela se passe, sans jugement, sans désir, sans peur c’est ce que j’appelle l’attention véritable. Cette attention doit servir l’intention préalable qui serait d’aller juste d’un point à un autre dans le même esprit et de pouvoir en revenir sans se prendre pour un être surnaturel, un guru, ou une demie divinité.
Il n’y a que la pratique régulière qui peut entraîner à la fois l’attention et l’intention et cela peut s’effectuer dans toutes les activités humaines, que ce soit travailler à la chaîne, créer des œuvres d’art, cambrioler une maison ou faire l’amour.
coupe transversale d’un cerveau d’éparpillé. Stylo bille Patrick Blanchon
Notre cerveau d’après les dernières informations dont je dispose est une bien étrange entité. Il est froid, il n’éprouve aucune émotion, aucune douleur, et sa constitution est extraordinairement complexe, si bien qu’on ne sait toujours pas rivaliser avec celui ci, notamment pour le modéliser, pour créer des cerveaux, doter les machines de ceux ci, ou même s’en approchant. Lors de son développement le cerveau de l’enfant, dans le ventre de la mère produit à une vitesse sidérante un nombre de cellules chaque seconde. En revanche le cerveau pré frontal ne serait pas achevé avant l’age de trente ans.
On ne sait pas grand chose comme je te le dis et surtout on ne sait pas si le cerveau et l’esprit ne sont qu’une seule et même chose, on n’en sait absolument rien, on a beau faire de jolis films d’imagerie médicale de quelqu’un qui serait en train de penser, ça n’explique pas du tout si c’est le cerveau qui pense ou s’il entre en interaction avec autre chose, qu’on peut appeler l’esprit, en latin spiritus, qui anime.
Possible que le cerveau ne soit qu’une interface, un périphérique tout simplement ou une antenne pourquoi pas. Il existe en lui un centre de commandes ( qu’on ne voit pas ) pour chaque organe. Ainsi nous avons la possibilité de respirer durant 75% de notre existence grâce à ce centre de commande qui prend en charge que nous le voulions ou pas cette fonction vitale. Il suffirait que je t’en parle pour que tu te mettes à prêter attention à ta respiration et c’est là un mystère encore , nous avons cette possibilité en tant qu’être humain d’être conscient du fait de respirer, et nous pouvons même contrôler notre respiration ce que ne peut pas faire un animal. Le primate notamment est incapable de contrôler sa respiration. Depuis Galien et ses dissections de cerveau de singe environ 200 différences ont été relevées entre un cerveau de singe et un cerveau humain, on ne saurait donc vraiment dire que l’homme descend naturellement du singe, il s’est passé quelque chose entre les deux assurément.
En revanche il existe un centre de commande et nous n’avons pas la main, celui du cœur. En cas de détérioration grave de celui ci lorsque il est clair que tout va se terminer, quelques millisecondes avant l’arrêt cardiaque définitif c’est bel et bien du cerveau que provient le signal de couper la machinerie.
16 millions de cellules dans un cerveau de singe, 75 millions de cellules dans un cerveau humain. Bon des fois on se demande à quoi ça nous sert vu le résultat.
Si on mettait bout à bout l’ensemble des nerfs des canaux du cerveau on obtiendrait une distance égale à deux fois le tour de la terre.
Entouré par une glue pas très ragoutante le cerveau ne se laisse pas explorer aisément, avec ses 5 étages il ressemble à une forteresse imprenable.
Qu’est ce qui fait une telle différence entre un cerveau de primate et un cerveau humain, pourquoi le chaînon manquant reste t’il introuvable ? On peut évoquer tout un tas de théories y compris une intervention génétique extraterrestre pourquoi pas et celle ci ne serait pas la plus loufoque de toutes.
Quant à l’esprit, à la conscience nul ne saurait expliquer ce que sont ces deux entités mais, peut être une piste intéressante par la poésie liée à l’astrophysique.
en effet si l’on observe la quantité inimaginable de cellules, de neurones et les connexions innombrables de chaque neurones avec les autres, si on fait le compte nous ne sommes pas loin du nombre d’étoiles, de corps célestes que nous sommes en mesure de compter dans l’univers connu .. de plus on découvre désormais que tout est plus ou moins baignant dans l’énergie noire ou la matière noire , comme c’est étrange, nous avons aussi la même énigme dans notre cerveau , on appelle cela le corps noir …
Il faut remonter à l’alchimie sans doute pour effleurer quelques idées déjà pensées bien en amont de nos soi disant découvertes scientifiques. Je ne vais pas en dire bien plus sur ce sujet car cela mériterait un livre entier mais cet esprit qui nous anime est familier de Paracelse notamment mais de bien d’autres. L’esprit primordial, ou le Grand Esprit des amérindiens, ou encore Dieu, nous pouvons l’appeler par de multiples noms cela signifie juste que nous sentons bel et bien sa présence sans toutefois pouvoir définir scientifiquement ce que c’est.
Il en va un peu de même pour la conscience. Aujourd’hui nous vivons une époque formidable ou les neuro sciences les neuros scientifiques sont à la mode cependant aucun ne peut non plus vraiment dire que ce qu’est la conscience, est ce un phénomène électrique produit pas le cerveau ou autre chose ? on ne peut pas encore le dire mais je penche bien sur pour autre chose qu’une ampoule qui s’allume et s’éteint.
20 watt je crois c’est la puissance dont le cerveau à besoin pour faire fonctionner toute la machinerie. encore bien étrange qu’une si faible puissance puisse tant produire..De plus l’électricité dont il a besoin il l’a produit lui même , on commence tout juste à se pencher là dessus aussi.
Il serait peut être bon de se tourner alors vers le Tibet qui pratique la méditation pleine conscience depuis belle lurette pour en savoir plus sur la conscience, sur l’esprit et le cerveau. non ça ne sera pas scientifique comme on a l’habitude de le concevoir la belle affaire, pour avoir conscience de la conscience il est nécessaire d’avoir du recul comme de la considération, ce mot formidable qui veut dire voir toutes les étoiles en même temps
La voie verte à Sablons bord du Rhône Photo Patrick Blanchon
Imagine le moment du départ, chacun sur ses starting blocks encore dans la bourse paternelle et puis le cri est lancé on s’engage à toute vitesse sur l’autoroute et déjà il y a de nombreuses victimes, celles qui rêvaient douillettement et qui n’ont pas saisi l’urgence, celles qui ne courent pas assez vite et qui sont écrasées par la vitesse des autres, comme dans les départs en vacances.. des milliers de victimes restent sur le carreau. Beaucoup continueront l’épopée magique mais à la fin c’est par les plus ardus sentiers que les parois seront franchies enfin par le champion toutes catégories, je veux dire toi bien sur.
Tu ne t’en souviens plus, bien sur, mais tu es déjà un champion merveilleux sélectionné parmi des milliers, peut-être même des milliards d’autres pour parvenir sur une nouvelle autoroute et tout recommencer à nouveau.Tous ceux que tu vas rencontrer dans cette vie sont des champions comme toi alors ne les dénigre pas ni ne te dénigre pas , c’est comme ça.
Bien sur désormais tu es conscient alors que tu n’avais comme seul moteur que l’instinct, que la poussée du destin ou de la fatalité suivant comme tu veux prendre les choses. Conscient ! tu te rends compte de ce cadeau inouï que l’univers te fait, pas sur…
Le temps que tu te plaignes un bon coup parce que tu as faim, soif, pas assez chaud, passez froid .. pas assez ou trop de… comme tu as l’art de perdre du temps comme si celui ci était illimité !
La course continue cependant belle et bonne ,même si tu restes immobile, même si tu ne fais rien ou si tu crois que tu fais énormément.. sur le plan quantique aucune espèce d’importance tout cela.
Ce qu’il faudra que tu apprennes est déjà dans la mémoire du futur programmé et le plus beau c’est que ton cœur seul pourra donner sens à la réalité que tu vivras que nous vivrons et même la modifier.
Ceux qui cherchent la conscience dans le cerveau ne la trouvent pas. Elle semble se situer au delà et tous ceux qui ont expérimenté une EMI ( expérience de mort imminente) rapportent qu’ils peuvent traverser les murs, se rendre d’un point à un autre seulement par l’intermédiaire du désir, voir de la peur ce qui est à peu près la même chose.
La conscience alors existe t’elle vraiment au delà de notre corps physique ? existe t’elle vraiment avant même notre incarnation ? existe t’elle vraiment après notre mort ? Qu’appelle t’on alors « conscience » ? Est ce l’âme ? et quelle part du « petit moi » réside dans cette conscience ou cette âme ?
Parallèlement à ce questionnement ne vaudrait il pas alors examiner les résultats que la conscience produit plutôt que de passer du temps à tenter de définir sa nature?
Dans le monde tout est dualité, le fameux Yin et Yang asiatique mais aussi le bien et le mal des civilisations judéo-chrétiennes. Notre époque à l’appui de ses croyances nouvelles dans le domaine des sciences humaines, ou dures, évoque toujours la même dualité même s’il lui est nécessaire d’user de mots nouveaux tels que « entropie et néguentropie », « ordre et désordre », jusqu’à la particule qui peut avoir la double casquette de « rien et de quelque chose ».
Cette notion de séparation reste immuable au travers du temps quelque soit la façon dont on la nomme.
En peinture le but est l’harmonie, cependant pas n’importe laquelle. Une fois un certain ordre établi dans un tableau, que ce soit par les masses, les couleurs, les lignes, il s’avère que le peintre se refuse à vouloir le reproduire de la même façon exactement. Ainsi pour échapper à la notion de « cliché » de répétition la volonté de modifier l’ordre du tableau se fait elle impérieuse et semble nécessiter le retour au désordre en premier lieu.
De ce désordre posé sur la toile par la main, on pourrait appeler cela « inconscience », dans l’exercice d’esquiver l’injonction de l’œil, de la conscience ( formatée par des schémas classiques cette fois ), de ce désordre donc, la Conscience, au sens plus large cette fois aurait alors la faculté aidée par l’œil à nouveau d’une relecture du chaos pour en extraire les informations utiles à une nouvelle structure, à un agencement nouveau des formes, des lignes et des couleurs.
Ce qu’on appelle « original » serait alors cette action de la conscience réorganisant le chaos non dans une habitude mais dans un choix d’informations organisées de façon inédite.
Cette notion « d’originalité » en outre nous ramènerait à cette notion « d’origine » , nous inviterait en quelque sorte à pressentir la naissance perpétuelle des mondes à partir des choix effectués par la conscience.
Toute naissance est un trouble cependant et l’ordre ancien rassurant en est directement affecté.
Dans la volonté de confort que nous recherchons pour lutter contre nos craintes dont les sources seraient autant externes qu’intérieures, nous évitons la notion de jeu que la vie propose. L’aspect ludique, sans tenir compte des enjeux plus ou moins sérieux que nous posons sur celui ci est directement relié à l’aléatoire.
La réalité comme l’oeuvre d’art se rejoignent dans un espace temps résultant d’un « tirage au sort » qui semble provenir du hasard mais qui, peut-être, n’est rien d’autre qu’une nouvelle réalisation artistique de la conscience.
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