Que la violence du désir soit tellement forte, irrépressible, qu’on puisse soudain l’observer quand elle s’envole ainsi dans l’air comme un tourbillon de feuilles qui n’en finit pas.
Et maintenir néanmoins la quiétude.
Rester baba face à cela et ce même en partage, encore en paix profondément.
L’intenable enfin tenu.
Il en faut des pesées pour connaitre le scrupule comme l’art d’équilibrer les fléaux.
Et s’en aller son chemin sans la tristesse à ses cotés.
On croit souvent qu’on la déjà vécue, que c’est du passé, cette fameuse meilleure journée de la vie. Et bien sur on la place sur un piédestal, un chevalet sur lequel on pose une toile que l’on peint lentement couche après couche en se grattant le zizi de temps en temps.
Bien sur on peut passer ainsi des années à se masturber en douce pour ne pas se faire remarquer, ni le remarquer soi-même. Et puis arrive un matin, un soir, peut-être même un après-midi pendant que tu fais la sieste où l’évidence surgit.
Et là tu ne sais plus du tout où te mettre tellement la honte a tout envahi. Tellement tu te sens con et vulnérable. Comme un gamin pris en faute par ses parents.
C’est encore une fois le problème de la poule et de l’œuf. Est ce que tu as besoin du prétexte de cette meilleure journée pour te rappeler de te masturber ou bien le contraire ?
Difficile de faire la part des choses n’est ce pas …
Mais récemment j’ai écouté un podcast de Jean Rivière et c’est une toute autre interprétation de ce que pouvais être une journée splendide ,magnifique que j’y ai découvert.
Jean Rivière est un web marketeur pas tout à fait comme les autres. Sous tout ce qu’il dit, derrière les formations qu’il vend je devine une pensée autonome qui me rend proche comme un ami plutôt qu’un vulgaire vendeur de soupe. D’ailleurs il ne s’en cache pas du tout, toute une partie de sa stratégie porte exactement là dessus. Vendre à des personnes en nouant des relations amicales avec eux, en donnant cette impression parfois très juste d’une conversation entre amis lorsqu’il te parle au travers de ses podcasts, de ses vidéos, de ses pages de vente.
Pour moi il est un véritable artiste qui impacte le monde du web marketing. Il est bon de sortir de temps à autre de cette vieille vision de ce que peut-être un artiste. Il n’y a pas que des peintres, des sculpteurs, des écrivains et des poètes. Il suffit d’ouvrir l’œil, même cette femme qui hier est venue pour examiner ma chaudière ( toujours en panne ) est une artiste dans son genre. Une des premières femmes plombières du département qui maitrise comme personne l’anatomie et les maladies possibles de n’importe quel système de chauffage tu avoueras que ce n’est pas rien !
Bref Jean Rivière balance un podcast ou une vidéo intitulé « Voici ta journée idéale »
Evidemment que ça fait tilt un titre pareil. Enfin pour ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la masturbation il se pourrait que ce soit incontournable. Et du coup j’ai pris le temps. J’ai suivi l’émission jusqu’au bout.
En fait il s’agit d’un équilibre à trouver, un peu comme une recette de cuisine et j’ai trouvé la métaphore formidable. Des lipides, des glucides, un peu de sels minéraux par ci par là et des vitamines et voilà comment un repas peut devenir facilement équilibré.
Tu as compris comme moi qu’idéal et équilibré devenaient synonymes bien sur.
Et du coup je me suis mis à réfléchir à cette notion d’équilibre. Quelle approche j’ai moi de l’équilibre en général. Peut-être que toi aussi tu t’es déjà posé cette question. Moi je me la pose tous les jours parce que je suis peintre. C’est important qu’un tableau soit bien équilibré.
Maintenant la notion d’équilibre est t’elle universelle ou bien est t’elle à déterminer pour tout à chacun ?
Peut-être que ça dépend des domaines. Peut-être qu’il existe des universaux, des paramètres invariables à la base et qu’ensuite chacun fait sa cuisine avec les mêmes ingrédients dosés selon les gouts.
Mais cela veut surtout dire qu’une journée idéale, la meilleure journée de ta vie, tu peux l’actualiser chaque jour qui vient. Tu peux tenter des trucs, être créatif en expérimentant des choses nouvelles. Peut-être et surtout en sortant de tes habitudes, de ce que l’on appelle la zone de confort. Ce refuge où la plupart du temps on attend que ça passe, on fait l’autruche.
Peut-être que c’est à toi d’employer ton temps en ne mettant pas tous tes œufs dans le même panier.
Moi par exemple j’ai pris l’habitude d’écrire quelques mots tous les matins entre 5h et 8h30. J’ai découvert que cette action me faisait du bien. Que si je ne le faisais pas il me manquait un truc important pour bien démarrer la journée.
Ensuite je vais peindre à l’atelier. Puis j’ai mes élèves qui viennent et de cela aussi j’ai énormément besoin, de l’aspect social, de pouvoir partager ce que je sais en peinture avec des personnes qui me font confiance. L’après midi, juste après le repas je me retire pour me reposer. J’ai besoin d’être seul et de relâcher les tensions, quelques minutes, une demie heure en moyenne, et ça suffit pour continuer la journée, je continue à donner des cours, je peins, j’écris et je vais marcher un peu en fin de journée. La marche aussi est nécessaire, car elle m’aide à récapituler mes journées à en tirer comme une sorte de résumé qui me servira parfois pour trouver la matière de mes textes du lendemain.
Du coup je ne suis pas loin de la fameuse journée idéale dont parle Jean Rivière. C’est assez organisé.
Mais tu vois, il me manque quand même un truc très important dans tout ça. C’est de creuser plus loin la raison principale, le moteur du pourquoi j’ai fini par construire ce type d’organisation et pourquoi malgré les rouages bien huilés de celle ci je lutte encore contre l’ennui.
En fait j’ai découvert avec le temps mon propre système de valeurs que j’ai fini par organiser comme j’organise mes tableaux. Il m’est nécessaire désormais d’avoir peu de choses mais de les organiser selon un équilibre qui m’est propre. Cet équilibre n’est pas définitif. Je peux le modifier lorsque je le désire. D’ailleurs c’est exactement ce que je fais.
Je peux déplacer des activités dans la journée, ne pas m’accrocher à des routines qui finiraient pas me transformer en robot. Il en va de même en peinture, souvent avec les mêmes couleurs, pas nombreuses, quelques masses et quelques lignes selon une même procédure je découvre toujours du possible, du différent.
Je crois que la curiosité et la surprise de la découverte sont pour moi des facteurs importants qui m’aident à penser que ma journée est bonne. Il ne peut pas y en avoir de meilleure à ce moment là parce c’est possible de tout recommencer le lendemain voilà tout.
La journée idéale, la meilleure journée de ma vie, elle peut être à la fois la même dans l`’intensité que je lui procure et différente par ce qu’elle m’apporte.
Intense mais calme, méditative,continuelle mais pas têtue, l’intention polarise le sable du chemin sur lequel nous nous engageons. Mieux l’intention est chemin.
Son ennemie jurée pourrait être la distraction mais il n’en est rien. j’irai même jusqu’à imaginer que celle-ci lui est liée ontologiquement.
Comme un cocher avisé l’intention poserait ainsi par distraction des aires de repos pour mieux reposer le voyageur en elle.
Cette question me taraude depuis longtemps et je vous donne quelques unes de mes pistes de réflexion.
Une définition que je proposerais serait : la possibilité de percevoir et de réagir pour le peintre en conséquence de l’importance, l’utilité d’un point, d’une ligne , d’une masse, d’une forme, d’une couleur, ou d’une tonalité dans un champ de possibles infini.
Mais alors comment s’effectue ce discernement?
Est il du à l’expérience, à la répétition d’une installation que l’on rectifie, corrige peu à peu, ce qui laisse à penser que le peintre à déjà une représentation précise de ce qu’il désire obtenir, et donc il ne s’agit que d’une maîtrise basée sur le contrôle, la copie, la vérification.
Ou alors est-ce une interaction qui s’effectue entre la matière, le tableau et celui qui s’aventure à l’intérieur abandonnant la notion de volonté , au profit d’un abandon.
Ne sommes nous pas alors au carrefour d’une relation éternelle du masculin et du féminin qui se cherchent dans un éternel dialogue ?
Et cet équilibre, ce moment ou les deux plateaux de la balance se stabilisent enfin dans une équidistance qui ne laisse plus de place au doute ne me semble pas être fondé uniquement sur les lois de la composition ou de l’harmonie des couleurs.
La symétrie ne propose pas le frisson, ni la transe, ni le voyage.
Alors d’où vient cet équilibre inconnu alliance de la matière et de l’esprit , du féminin et du masculin ?
Le discernement en peinture tel que je le comprend semble alors être une quête de paradoxes.
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