Le revers

 

 

Il y aurait un endroit où le revers serait annoncé par un ensemble de fifres,de hautbois et de couverts dominicaux.

Le vin coulerait à flots dans des coupes adamantines, en l’honneur du Hérault,des pages et des gueux qui l’accompagnent.

Car le revers a tant de choses à dire qu’il se présente non glorieux mais un tantinet buté de prime abord.

C’est bien la l’unique raison de le fêter comme on cognerait sur une viande pour l’attendrir.

Ainsi, enivré par la louange et la douceur,se mettrait il à table.

Confiant de par l’attention que lui prêteraient les convives, il sortirait de sa poche le butin de sa quête. C’est bien connu que chaque revers se doit de nous montrer à son retour ce qu’il n’a pas atteint.

Tout le monde ouvrirait alors de grands yeux et évidemment le rien deviendrait pour chacun un quelque chose à sa mesure.

C’est là le génie de tout revers de nous apprendre le plan de table de l’Hôte qui nous convie à écrire ou lire ces quelques lignes.

Le découragement

Il peut t’arriver parfois d’être découragé par le résultat de ton travail. Sache que c’est plutôt une bonne chose que ce découragement car il te permet de te remettre en question et pour un artiste c’est une sorte de respiration. La certitude est nocive dans le sens ou elle te prive de prendre de nouveaux risques. Le doute est un moteur qui parsème ton parcours d’artiste d’obstacles, de soucis, d’émotions négatives et positives. De la même façon qu’une oeuvre se construit. Et en fait l’oeuvre comme la vie ne veulent qu’une seule chose : l’équilibre. Le découragement est souvent  le pendant d’un excès d’enthousiasme. Du coup on ajuste petit à petit l’organisation du tableau , son contraste, sa tonalité, le lourd et le léger, le doux et le rugueux. Plus que la beauté ( qu’est ce que la beauté ?) c’est cette impression d’équilibre qui réconforte, qui déclenche l’émotion chez le spectateur. Et l’équilibre cela n’a rien à voir avec la symétrie. Ce n’est pas autant de lourd que de léger, autant de joies que de peines, autant de jours de vaches maigres  que de jours sans soucis financiers. Quand on marche on risque à chaque instant de se casser la figure. On finit par l’oublier mais c’est le déséquilibre qui provoque l’équilibre.

reprise du 20/11/2022

Le découragement comme bonne chose qui te permet de te remettre en question. Tu oublies de dire à quel prix; Et comme parfois tu aimerais avoir cette certitude dont tu passes ton temps à te méfier. C’est plus une sorte d’imprécation comme si tu désirais te convaincre que tu as fait de bons choix. Mais quand tu regardes vraiment la teneur de ces choix elle est insaisissable. Elle n’existe peut-être même pas du tout. Mais une chose est bien observée, c’est la présence de cycles. Bon an mal an; tout le monde fait avec. A force de retrouver la même antienne, le déséquilibre crée l’équilibre, tu trouves celle-ci de plus en plus vide de sens. C’est à dire qu’il faudrait des preuves pour étayer cette proposition. Des preuves que tu en as vraiment saisi le sens exact.

Illustration Huile sur toile 100×100 cm

La danse du pinceau.

texte de départ 

Tu penses trop, tu n'es pas là , tu te dis que tu n'y arrives pas et tu n'y arrives pas car tu programmes ton cerveau à trouver toutes les solutions pour ne pas y arriver Alors, laisse tomber, installe toi devant ta toile blanche, prend le plus gros de tous tes pinceaux et tend le bras. Inspire profondément et ressent l'air pénétrer tes narines , dans tes poumons, dans tout ton corps. Expire, laisse aller la main qui tient le pinceau.

Imagine une danse, c'est peut être la danse d'un animal, d'un insecte, la danse d'une herbe balayée par la brise, la danse du vent qui court sur la plaine, la danse des flammes dans une cheminée, la danse de l'eau qui dévalent les pentes d'une colline, d'une montagne, la danse des pierres qui commence depuis la nuit des temps.

Expire, tu commences à sentir ton épaule, ton bras, ton poignet. Enfin la   main danse comme tous les éléments.

Ferme les yeux, écoute le bruit du pinceau sec sur la surface de la toile. Ne mets rien sur le pinceau. Seule l'intention de le faire danser sur la toile.

Recommence l'exercice avec un pinceau moyen, puis avec le plus léger de tous tes pinceaux. Toujours pas de couleur, pas d'eau.. laisse danser les pinceaux, respire

texte final.

Tu n’es pas là, tu n’y arrives pas. Inspire. Profondément. Imagine que tu danses. Laisse danser le corps le pinceau. Respire. Voilà tu y es. Tu y arrives. Et ce n’est plus toi. C’est un pinceau qui danse (modifié le 20/11/2022.