
Où commence l’art ? Non pas à la préhistoire, on s’en fiche de la préhistoire. l’art commence avec notre culture, ta culture à toi. alors imagine combien peu j’en connais sur l’art dans le fond des choses parce que ma culture c’est un peu la tienne.
Et justement c’est cela qui est génial car quand tu n’as pas d’a priori, pas de préjugés, pas de référence c’est là que t’es bien, et que tu peux faire de l’art sans le savoir comme certains font de la prose.
Vouloir « faire de l’art » pour entrer dans l’histoire de l’art est une chose et il en est une autre qui consiste à exprimer ce que tu as envie de dire de mieux en mieux et c’est tout autre chose.
Cette seconde interprétation m’a sauté aux yeux il y a longtemps en lisant « exercices de style » de Queneau. La même scène relatée plusieurs fois de tant de façons diverses et variées de voyageurs dans un autobus.
En 1943 Paul Eluard se rend à l’hopital psychiatrique de Saint Alban en Lozere dirigé par Lucien Bonnafé proche des surréalistes. Il y découvre des œuvres réalisées par des patients notamment celles d’Auguste Forestier, des petits personnages confectionnés avec de petits bouts de ficelles. Il les emporte à Paris et les montre à Picasso, Queneau, ( tiens, encore lui ) et Dubuffet.
L’art brut est né en quelque sorte dans un hôpital psychiatrique, il est né de la marge et de ce que l’on considère « utile » de celle ci depuis 1914 date à laquelle on commence à conserver les œuvres des patients dans les archives de l’établissement.
Marge, folie, ce sont des termes distingués pour ne pas évoquer le déchet et la phobie d’une société « bien pensante » de vouloir toujours les circonscrire et les cacher. Je te laisse définir « bien pensante » comme tu voudras car « une mal pensante » cache souvent une « bien pensante »à venir
Il y a peu le marché de l’art a fini par récupérer ce qu’autrefois on appelait des dégradations sur les façades des immeubles de banlieue, des tags et de là tout un paquet de petits malins ont fait leur beurre sur ce qu’on appelle aujourd’hui le « Street art »
Dans le fond le renouveau de l’art selon les époques vient souvent, de plus en plus ? de ce qu’on considère habituellement comme du « déchet »
Aujourd’hui, ultime sursaut parisien, on nous présente une exposition majeure sur Léonard De Vinci et une autre sur Le Gréco. Ce n’est pas bête notamment concernant surtout Le Gréco curieusement.
Il faut imaginer la tête des gens de la Renaissance devant un tableau de Le Gréco…Sans doute ne s’émerveillaient ils pas de la même façon que devant les œuvres de Léonard.
Ca ne parle pas du tout le meme langage Le Gréco et Léonard.
Le Gréco c’est un peu dans la folie qu’il puise les ressorts de son art à la façon d’un Garouste de nos jours qui d’ailleurs est un admirateur inconditionnel de celui-ci.
Ce qui est drôle c’est que finalement Garouste a déjà un bon 45 fillette dans l’histoire de l’art comme le Gréco lui a le corps entier.
Quelque part ce qu’il faut entendre comme petite mélodie là dessous , c’est que l’histoire de l’art est un peu dans une sorte d’impasse en ce moment, alors on va chercher les fous pour agiter le bocal en espérant un renouveau, une renaissance « sauvage ». Mais cette renaissance elle est permanente et souvent bien au delà des frontières du cénacle intellectuel de Paris, New York,Berlin etc.
Je pourrais te citer quantité de peintres par exemple dont j’admire la folie, l’audace, le point de vue et qui sans doute n’auront jamais accès aux grands lieux de culte de l’art contemporain.
Est ce que c’est grave ? Je ne pense pas, les lieux changent, comme les êtres seul l’art demeure.
L’art serait une sorte de lieu à la fois de traitement des déchets comme de leur recyclage.
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