Exister

Thomas d’Aquin différenciait l’essence de l’existence tout en les associant régulièrement. L’essence alors serait « les idées des choses, ce qu’elles sont en soi » et l’existence, « le fait d’être dans la réalité, ou encore d’avoir été crée, pour les croyants.« 

Cependant que si l’on revient à l’étymologie de ce mot on arrive à une idée de « sortir de » « ex+sistere » Certains philosophes en profitant pour rappeler ainsi qu’exister est tout simplement « être hors de soi », et c’est ainsi que peu à peu l’existence fut attribué de plus à l’homme et non aux choses.

Pour Heiddeger par exemple les animaux et les choses sont simplement là, alors que dans l’existence se situe l’incertitude, mais aussi la vie et un mouvement que l’on pourrait résumer par un  » avoir à être », c’est à dire une exposition à l’être, un « faire place à l’être »,le « Dasein« 

Aux cotés d’exister on trouve des termes souvent négatifs comme la nausée ( Sartre) l’angoisse ( Heidegger), mais aussi la liberté interprétée comme une sorte de fatalité

je suis aussi libre que cette mouche que j’aperçois dans le train qui me mène à cette destination de toutes façons. Quelque soit les agissements de cette mouche, comme les miens cela ne change pas la destination, la mort.

Cette « tentation d’exister » finalement qu’elle est t’elle au final que cette prise de conscience du libre arbitre au sens d’un arbre cachant la forêt.

Si exister est dénué de sens, alors tout devient effectivement possible, comme une course éperdue pour, dans une ultime folie croire que l’on peut tenter de distancer la mort.

Dans le fond n’est ce pas ce que l’on constate aujourd’hui, cette course éperdue des sociétés capitalistes pour continuer à vouloir exister et profiter au plus au mieux et plus encore de la jouissance de l’avoir et qui nous entraîne irrémédiablement vers la mort, pas seulement physique, mais la mort de nos idéaux, de notre sensibilité, de notre humanité en fin de compte.

Cependant que l’idée même de la fin aura changé. Si autrefois on pouvait espérer un paradis ou un enfer, désormais il ne reste plus que l’amertume d’avoir existé pour presque rien. Un coup d’épée dans l’eau et ce quelque soient nos bonnes ou mauvaises actions qui n’arrivent plus à trouver de réalité vraiment tangible aux abords de la fin d’un monde.

Pas étonnant alors que des gamins prennent les armes pour tuer leurs camarades d’école, pas étonnant que le viol des enfants, des femmes s’intensifie de plus en plus , quand il n’y a plus de sens à rien, la pulsion alors prend le pas sur tout.

La question est bien de savoir si exister c’est seulement se livrer à la pulsion de l’instant

ou pas ?