Le développement personnel est dans la catégorie du bonheur l’un des sujets majeurs qui attirent les gens sur internet. Il y a un marché parce qu’il y a une demande très forte. Et cette demande est forte à proportion du manque de sens que chacun de nous peu à peu découvre à la fois autour de lui et en lui.
Une confusion peu à peu envahit le monde et les êtres et produit un mélange extraordinaire de ce qui jusqu’à ces dernières années avait été séparé par nos anciens.
Nous confondons l’intérieur et l’extérieur en un seul et même lieu, un champ de bataille, un chaos qui progresse selon les besoins politiques, économiques des personnages obscures qui dirigent la planète.
Car ce n’est pas l’effet du hasard que cette confusion se soit peu à peu installée. Il n’y a qu’à prendre l’angle de l’éducation par exemple et des nombreuses réformes que les ministères successifs ont pondu pour saisir d’emblée la nature du malaise.
Si je prends ma propre histoire j’ai commencé par apprendre le calcul traditionnel avec ses problèmes de baignoires et de robinet et tout allait à peu près bien jusqu’à ce que je rentre au collège. Là coup de théâtre, tout ce que j’avais appris jusque là ne semblait plus avoir d’utilité face à l’algèbre. J’ai commencé à perdre pied avec les notions de réflexivité et de transitivité, et je ne m’en suis jamais remis jusqu’à la fin de ma carrière universitaire. Les mathématiques étaient désormais devenues pour moi l’emblème d’une sorte de coup fourré, une trahison magistrale, et je n’ai plus jamais voulu en entendre parler, même si je savais l’importance du coefficient de celles ci dans les examens et concours, ce que je pourrais y gagner, songeais-je ne rattraperait jamais cette première entaille à la confiance en l’enseignement.
J’étais extraordinairement susceptible enfant et je crois qu’après avoir passé toute une vie à tenter de me guérir de ce que la plupart des gens appellent un défaut, je vais passer le reste de ma vie à retrouver toutes les qualités formidable de ce que moi j’appelle une qualité.
Car cette susceptibilité était dans le fond une sorte d’alarme à chaque fois que je percevais une injustice, une attaque contre mon intégrité, un manque de respect.
Car cette susceptibilité est étroitement liée à mon âme, à mon essence et tenter de l’enfouir sous tous les principes de convivialité, de « vivre ensemble » , ne m’a jamais rien apporté d’autre que de la tristesse, de la déception, le sentiment d’une haute trahison de moi seul envers moi seul.
En repensant à ces périodes de ma vie dans lesquelles je devais taire cette susceptibilité, c’était pour gagner ma vie la plupart du temps ou bien conserver des amitiés afin de ne pas me retrouver trop seul, ou bien continuer à vivre avec les compagnes qui me grondaient me serinaient que je n’étais qu’un fichu égoïste, un autocentré ou je ne sais quelle autre formidable monstre encore.
Le fait est qu’un égoïste c’est quelqu’un qui ne pense pas à moi pourrais je dire en reprenant une citation d’Eugène Labiche.
Dans le fond tout le monde est plus ou moins égoïste et fait semblant d’être altruiste dans l’unique but de ne pas se retrouver trop seul. On préfère la plupart du temps être mal accompagné que d’être assis devant son assiette avec un chat qui dort sur la chaise d’à coté -car il faut tout de même un chat, sinon à quoi bon vivre.
Les spécialistes de la petite enfance, depuis Dolto disent que tout se joue dans les trois premières années de notre vie. Je crois que nous sentons l’essentiel de ce qui nous attend par la suite et qu’une longue période suivant les individus permettra de vérifier ce que nous avions pressenti dès le début de notre histoire.
Tout au long du chemin nous allons placer en accord avec ce destin ou cette fatalité des étiquettes, un classement des milles et un déboires qui ne vont pas tarder à arriver dans des catégories crées depuis ces toutes premières années inconsciemment.
Evidemment ce sera invivable, évidemment la douleur sera terrible, évidemment nous serons seuls au monde. Les plus endurcis accepteront cela et en tireront les conséquences, tandis que les plus faibles, les plus indécis tenteront sans relâche d’imaginer un extérieur serein, rassurant, apaisant pour imaginer s’extraire de leur cauchemar.
Ailleurs l’herbe est toujours plus verte disait ma grand mère.
Dans le fond tout ne réside que dans ce choix de faire confiance à ce que nous éprouvons et d’agir en conséquence quelque soit le prix que nous aurons à payer.
Tous les choix qui ne seront pas celui ci feront de nous des esclaves d’autrui, que cela aussi soit conscient ou inconscient de leurs parts.
Ces dernières années j’ai commencé par éprouver la nausée. Cela a commencé par l’univers professionnel. Ce que j’y ai vu quand mes yeux se sont ouverts vraiment c’est que je n’étais absolument pas apte à vivre dans cet univers dans lequel j’avais passé pourtant la majeure partie de mon existence.
Soudain ce fut un choc, une prise de conscience soudaine, je n’avais rien à y faire il fallait que je trouve une autre façon d’exister que par rapport à la fonction inscrite sur mes fiches de paie.
L’art alors m’a paru être le seul lieu viable pour moi et j’ai tout lâché pour me consacrer à la peinture.
J’y ai trouvé aussi beaucoup d’appels de l’extérieur que j’ai du taire au fur et à mesure que je progressais. Tout les il faut et les tu dois qui viennent des proches et des moins proches.
Les menaces de chute, les encouragements à coté de la plaque je crois que je suis passé par tout cela en me sentant à chaque fois encore tiraillé par ce que je voulais faire personnellement et les conventions qui ne cessaient de murmurer mais non il faut faire comme ci ou comme ça mais surement pas comme tu fais.
J’ai heureusement un caractère obstiné et puis si je perdais ce rêve de vivre de mon art je ne sais pas ce qui aurait pu advenir de moi ? Sans doute aurais je bien mal tourné….
Avoir une expression en art qui soit personnel, qui vienne de l’intérieur vraiment demande une somme de travail extraordinaire et évidemment à la fois de la confiance en soi, et un certain détachement vis à vis de l’opinion générale. Certain peuvent l’avoir dès le plus jeune age est c’est une chance , d’autres comme moi doivent l’acquérir à la force du poignet en suant sang et eau.
J’ai perdu un temps fou à acquérir cette confiance en moi et en fait pour que je parvienne à cela il m’aura fallu tuer tous les personnages que ma trouille, ma lacheté, ma solitude, mon manque d’amour initial avaient crée.
Quand je regarde en arrière je vois une sorte de personnage de roman évidemment, ce n’est pas une vie qui sorte tant que ça de l’ordinaire, dans le fond c’est surement très banal, et malgré tout il me vient sans arrêt l’idée de l’écrire et d’en produire un récit romanesque car tous les pièges dans lesquels je suis tombé, je suis bien certain de n’être pas le seul de ma génération. C’est comme une envie d’en témoigner, une nécessité même pour dénoncer toute la confusion dans laquelle l’éducation, la politique, l’économie, les média à seule fin de tirer l’individu de plus en plus vers le consommateur ont crée toute une kyrielle de stratégies, de pièges dans lesquels certains restent encore enfermés.
Aujourd’hui on parle d’écologie, d’environnement durable, bref on parle de nouvelles choses pour enfumer toute une nouvelle génération. Cela crée le citoyen « responsable » de nouveaux emplois, de nouvelles cibles marketing et le capitaliste qui fait feu de tout bois n’en loupe évidemment pas une à la fois pour mettre de l’huile sur le feu, et ainsi créer la peur en même temps qu’il va proposer bientôt toutes les solutions, à prix d’or évidemment.
C’est un mouvement perpétuel, qui ne s’arrête jamais, on nait dans un monde, on meurt dans autre totalement différent du premier, et nous avons alors le sentiment de n’avoir rien compris au film, d’être passé à coté de quelque chose d’important même si on a du mal à l’identifier.
En fait nous sommes passés tout bonnement à coté de nous mêmes, sans le vouloir, sans le choisir, par ignorance, par illusion, par mensonge, par crainte et je ne sais encore de bonnes raisons que l’on découvre soudain ineptes lorsque c’est déjà trop tard.
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