L’ ivresse d’être.

D’après une trouvaille de nos chercheurs sur le ciboulot nous posséderions tout une collection de récepteurs doués de la faculté de produire en nous la même sensation que lorsque nous fumons du cannabis.

En tant qu’usine chimique autonome notre corps recèle encore de nombreux prodiges qui ne sont enseignés par aucune école et que nous devons apprendre par nous-mêmes.

Donc on peut se mettre à fumer du cannabis pour créer facilement cet état si on ne sait pas le mettre en route soi même. On se rend à un coin de rue, on donne une somme et on repart avec son petit bout de chit enveloppé dans de l’alu en continuant à croire que la sensation merveilleuse d’être « stone » ne peut être produite que par un facteur extérieur.

Le problème c’est que nos chercheurs en ciboulot nous apprennent aussi qu’au bout de 30 jours à ce régime, la faculté de prendre des décisions s’amenuise. Nous sommes alors victimes d’un manque de réflexe, qui peut provoquer des accidents pour nous mêmes ou d’autres.

Vouloir légaliser le cannabis comme il en est parfois question, et comme cela a déjà été réalisé dans certains pays c’est s’engager vers un effondrement pour les consommateurs à plus ou moins long terme. Je n’imagine pas que le chauffeur du bus qui m’emporte vers mon travail fume du cannabis, même chose pour mon médecin, mon chirurgien, mon dentiste..bref tout ceux pour qui la prise de décision est une nécessité de chaque instant.

Si on se pose la question  » Mais à qui profite vraiment la légalisation du cannabis » ce n’est pas aux consommateurs, pas aux vendeurs non plus dont le petit commerce va péricliter en entraînant bien sur une nouvelle orientation soit vers des drogues plus dures, soit vers la violence.

Le seul bénéficiaire vraiment finalement sera l’état qui pourra prélever son impôt sur l’ignorance générale et sous couvert de démocratisation bien entendu.

Mais revenons à cette histoire de récepteurs que nous possédons pour créer l’état particulier que recherchent les fumeurs de cannabis. Dans le fond que recherchons nous sinon une ivresse ?

Cette ivresse en tant que peintre je la connais bien et je suis capable de vous en parler un peu afin de vous donner une piste.

Quand je peins je pénètre dans l’instant, il n’y a plus de notion du temps, je ne suis plus soumis à l’entropie générale et je retrouve sous toutes les pelures d’oignons cette formidable présence/absence que constitue le fait d’être au monde.

Cette sensation d’ivresse je la retrouve quand je marche dans la rue et que je porte mon attention sur tout ce qui m’entoure en taisant mes pensées.

Cette sensation d’ivresse je la retrouve quand je plonge mon regard au fond d’un regard et que je m’émerveille de comprendre que l’autre et moi ne faisons qu’un et deux et la suite innombrables de toutes les manifestations de l’être.

Ce peut être dans l’œil d’un oiseau, dans celui d’un chat, dans celui d’un poisson, peut importe, l’être est toujours là partout ou mon regard se pose.

Et cela fait bien longtemps que j’ai renoncé à tous les facteurs extérieurs dont je croyais avoir besoin pour pénétrer dans cette ivresse.