83. Notule 83

Le vieillard et le chevreau, Marc Chagall

L’essence est à la mode autant que l’essentiel. Et comme les deux coûtent cher de tant de façons diverses. Sans parler d’argent. Mais d’un capital d’errances et d’égarement propre à la notion d’urgence des temps.

Ce capital dilapidé en grande partie par les sexagénaires dont je fais partie. Sans doute ce phénomène est il tout aussi nécessaire que les millénaires de patience et d’assujettissements à certains maîtres et leurs “églises” de la part de leurs adeptes pour ne pas parler de serviteurs.

Ce grand élan vers l’idée d’une liberté qui serait un dû est très moderne. Qu’est ce que 2000 ans de christianisme au regard de l’histoire de l’humanité…

Aujourd’hui elle se transforme en devoir de plus en plus. Le devoir surtout de ne pas être dupe quant à tant de libertés factices.

On se presse à vouloir extraire une essence de soi comme du monde en omettant une chose importante de l’ordre de la prière, de l’oraison.

Bien sûr que prier rend le raccourcis possible et même tangible pour se mettre au travail.

Mais reste que pour un grand nombre prier est encore une démarche incompréhensible. Et donc on fait n’importe quoi n’importe comment évidemment et on le paie encore si souvent non seulement à prix d’or mais de plus d’égarement, plus d’errance encore…

Pourtant nous avons prié juste jadis et l’avons oublié

prier ce n’est compliqué ni intellectuel il faut juste se souvenir du regard que nous portions sur le monde, enfant. Sur le monde enfant que nous avons porté à son âge adulte en même temps que l’adulte que nous sommes.