Pourquoi serait il nécessaire de choisir son camp ? ( Si tu ne l’as pas déjà fait)

Avec les incendies, les inondations, et le coranavirus maintenant, on ne peut pas s’empêcher de penser à cette apocalypse que nous attendions tous plus ou moins avec impatience, depuis l’an 2000.

Il se trouvera encore de doctes personnages qui gravement nous diront que tout cela n’est qu’une suite de coïncidences, qu’il ne sert à rien de s’alarmer, que tout ce qu’on nous raconte sur le réchauffement climatique n’est que pure billevesée et qu’il ne s’agit,dans le fond, que de simples phénomènes cycliques.

Le pôle magnétique dérive à 55 km par année et nous auront bientôt magnétiquement les fesses en l’air, mais comme c’est cyclique il n’y aura qu’à attendre 770 000 ans pour que les choses reprennent leurs cours et ainsi de suite.

Parallèlement à tout cela les sondages d’opinion ne cessent plus de nous harceler afin de nous confectionner maints avis sur tous les aspects du produit laitier jusqu’à nous assurer qu’un Macron lave plus blanc qu’un Trump si l’on pouvait encore en douter.

vous diriez qu’il lave plus blanc ?

Un peu

beaucoup

Enormément

ou pas du tout ?

L’art des sondages est de vous faire croire que l’adverbe est toujours plus important que le sujet réel sur quoi ils portent et c’est ainsi qu’ils inoculent tranquillement l’idée du linge propre, celui qu’on reniflait dans la vieille armoire de chêne de nos grands parents, dans un retour express vers une France que l’on croyait déjà à tort bucolique.

Un article intéressant qui résume bien l’idée: https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/video-envoye-special-comment-la-formulation-des-questions-influence-les-sondages_2144302.html

Dans le fond quel choix avons nous vraiment face à ce téléphone qui sonne et nous réclame notre opinion ? ce n’est pas de dire notre opinion, ils s’en foutent carrément ce n’est absolument pas le but réel… Prêtons nous attention à la jeune personne au bout du fil et;avec un peu d’imagination et d’empathie on acceptera de répondre parce qu’il faut bien que tout le monde gagne sa vie… surtout les jeunes, les pauvres… ( 95% de la masse salariale de ces lieux terrifiants sont des jeunes agés de 18 à 24 ans) Mais ne nous fions pas trop encore à cette illusion ces jeunes gens n’hésiterons pas à vous harceler désormais et à copieusement vous engueuler si vous refusez de leur répondre. Il invoqueront tout ce qui est noté sur leur écran Car tout évidemment non seulement est prévu d’avance, toutes les objections également.Mais cet amas de conneries écrites en blanc sur écran noir et tellement indigeste n’est pas destiné à ces jeunes gens, nul doute qu’au bout d’une centaine d’interviews ils n’en pourront plus de rabâcher et qu’ils perdront patience.

Il est donc nécessaire plus que jamais de choisir son camp vis à vis de tout désormais et en plus de façon claire et tranchée sous peine d’être traité de tiède, j’utilise l’euphémisme évidemment.

Pour ou contre c’est l’antienne

Heureusement il y a de la musique avec de temps en temps :

Au journal de 20h le présentateur est heureux de présenter le résultat 50% de pour et 50% de contre… quelle avancée majeure, sur l’Europe, sur le réchauffement planétaire, sur l’utilité des serviettes hygieniques, sur le fast food contre le self service…

La notion de versus est désormais élémentaire pour attirer l’audience sur le net, à la télé comme dans les blockbuster.

J’attends avec une impatience la confirmation de mes dires aux prochaines élections présidentielles où nous ne manqueront évidemment pas d’assister au spectacle

Macron VS Marine le Pen.

Cette notion d’antagonisme cultivée désormais comme principe électoral entendu, doit sans doute plaire beaucoup au Français.

Il n’y a qu’à pénétrer dans un bistrot, dans une cantine d’usine, dans les coulisses d’un bureau de poste pour constater que pratiquement tout le monde est pour ou contre quelque chose et le défend avec autorité sans aucune peur du ridicule.

C’est bien là le problème. Cette absence de recul désormais, cette quasi impossibilité à constater le ridicule de toute cette ribambelle de versus.

Les foules sont gouvernées désormais de cette façon totalement en attendant que cela deviennent « totalitairement ».

Les « affrontements » ne cessent plus et toute la nuance si chère à l’esprit de France peu à peu s’évanouit dans des nuages de gaz lacrymogène.

Le langage s’appauvrit de plus en plus, et si par hasard tu utilises un mot que peu de monde connait on te traitera de prétentieux, d’arrogant de pédant ( enfin ce ne seront pas ces termes bien sur, la mode du jour est accès sur le cru … sur le réchauffé aussi, je n’ose pas dire le cramé)

Cette obsession de la division doit venir d’un esprit comptable assurément et l’expression « peut-être » que j’adore dans sa promesse d’un avenir vague s’évanouit elle aussi, désormais assommée par le cliquetis des serveurs, qui ressemble à un bruit de bottes dans son incessant martèlement binaire.

Quand une société, un ensemble de sociétés, le monde entier finit par marcher au pas c’est qu’une instance quelque part a décidé de nous faire marcher.

J’ai beau me creuser la tête ce matin mais je ne vois que le marché et ses apôtres, les financiers à la solde des riches retraités qui les conservent ou les jettent suivant la hauteur des dividendes obtenus ou perdus.

Gagner ou perdre voilà le fond des choses finalement et je vois là bas sur la mer bleue un pédalo qui s’en va tranquillement vers le large tandis que le monde brûle et se noie, est au bord d’exploser…