33. Notule 33

Il y a des cons qui savent tout sur tout. Parce qu’ils se pensent « riches » nantis d’une expérience particulière dont ils font une généralité. De là à asséner leur vérité à tout bout de champs pour un oui pour un non, comme pour toujours mieux la conforter, se rassurer, se barricader derrière celle-ci.

Nous sommes tous cons plus ou moins de cette même façon. Et ce qui nous hérisse n’est rien d’autre que ce reflet projeté par une intention trouble que nous apercevons à la surface de ceux que nous nommons les autres.

Mais ce ne seront jamais les autres vraiment, ce ne seront jamais autre chose que des satellites de nous mêmes tant que nous restons enfermés dans cette pseudo vérité.

Le réseau social est le lieu idéal dans lequel tournent en rond toutes ces petites vérités qu’on ne cesse d’assener dans le vide finalement.

Il n’a de social qu’une apparence car ce n’est pas autre chose qu’un agglomérat de solitudes retournées contre elles-mêmes, de singularités mal digérées, une grégarité de colères, d’élans fumeux, d’ignorances enfouies dans le péremptoire le mot d’ordre, le slogan.

A de très rares exceptions près, suffisantes pour valider la règle ou pour donner l’illusion qu’il est possible de s’évader de cette taule communautaire.

Il ne suffit pas d’être seulement , il faut encore beaucoup le paraitre. Mettre son grain de sel à toutes les sauces, se donner la sensation de participer à la manœuvre.

Je retrouve une saine fatigue enfin. Celle qui me guide depuis toujours à me débarrasser de tout ce qui ne convient pas, de ce qui m’entrave pour voir, tout en sachant déjà que j’y verrais encore moins. Que la moindre clarté perçue me vaudra de plus grandes opacités encore.

Il suffit juste de prendre une bonne respiration, un peu de blanc et de nettoyer tout le bavardage, et tant pis si rien n’en sort qu’une pauvre image qui ne veut rien dire au monde sinon que je n’ai pas grand chose à lui dire.